<398> le roi d'Angleterre et la princesse de Galles,1 mais qui, à mon opinion, n'auront guère des suites.

Si je dois, cependant, vous expliquer naturellement ma façon de penser tant à l'égard de ce contre-temps qu'en égard de ce que mes lettres de Londres m'ont appris touchant la harangue que le susdit Prince a faite à la rentrée du Parlement,2 il me paraît que les succès de nos affaires dans ce pays sont actuellement bien exposés à l'hasard, ce dont cependant nous serons pleinement éclaircis par les premières lettres que Votre Altesse aura du lord Holdernesse,3 et qui nous mettront à même de pouvoir décider sur les véritables intentions du roi d'Angleterre aussi bien sur mes affaires que sur celles de Votre Altesse touchant le mariage de la Princesse Sa fille.4

Je souhaiterais d'autant plus qu'en conséquence de la promesse que ledit lord vous a donnée,5 [ses lettres] nous arrivassent bientôt et avant que le duc de Nivernois n'arrive ici,6 afin qu'au cas que nos affaires en Angleterre manqueraient de succès, je sache me conduire conformément aux intentions de Votre Altesse touchant l'affaire du renouvellement du traité de subsides avec la France. Il deviendra nécessaire que vous preniez votre parti là-dessus, puisque non seulement ce duc m'en parlera, mais que déjà sa cour m'a fait presser pour savoir la dernière résolution de Votre Altesse là-dessus, que j'ai cependant amusée jusqu'ici.7 Voilà l'unique raison pourquoi je souhaite ardemment que les lettres d'Angleterre parvinssent à Votre Altesse avant l'arrivée du duc de Nivernois ici. Je suis avec ces sentiments cordiales d'amitié et d'estime que Votre Altesse me connaît, et qui ne varieront jamais, Monsieur mon Frère et Cousin etc.

Federic.

Nach dem Concept.


7098. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 25 novembre 1755.

Vos rapports du 11 et du 14 de ce mois me sont bien parvenus. Après avoir fait mes réflexions sur la harangue que le roi d'Angleterre a faite à la rentrée du Parlement, je me suis confirmé dans les conjectures que je vous ai déjà communiquées en partie par ma dernière lettre,8 et je présume que le système que le Roi et son ministère a pris, soit de faire la guerre à la France principalement par mer et dans ses possessions d'Amérique, d'éviter au possible que cette guerre ne passe au continent de l'Europe et surtout à l'Allemagne, et de se servir de ses traités de subsides faits pour donner à penser à ceux dont on craint qu'ils ne veuillent troubler la tranquillité de l'Allemagne, et pour leur en faire passer l'envie.



1 Vergl. Nr. 7098.

2 Vergl. Nr. 7098.

3 Vergl. S. 379. 413.

4 Vergl. S. 379.

5 Vergl. S. 379.

6 Vergl. S. 371—374.

7 Vergl. S. 380. 381.

8 Nr. 7089. S. 387.