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que quelques-uns ont comptées jusqu'aux 30 ou 40 millions de livres de France, dans les fonds en Angleterre1 et, quoique je ne voudrais garantir la somme, il faut cependant qu'il en soit quelque chose de vrai.

Federic.

Nach dem Concept.


7111. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 22. November, man habe ihm mitgetheilt: „Que cette cour-ci a fait des représentations à celle de Russie de prendre garde à ne pas trop s'embarquer avec l'Angleterre, puisqu'on ne voyait encore assez clair dans les démêlés que l'Angleterre avait avec la France, et qu'il pourrait arriver qu'elle [la Russie] aurait besoin de ses propres troupes dans le voisinage,2 tandis qu'elle les aurait envoyées au dehors.“

Potsdam, 2 décembre 1755.

Votre rapport du 22 du mois de novembre passé m'a été fidèlement rendu. J'ai de la peine encore à me persuader que ce qu'on vous a rapporté touchant les représentations faites de la cour de Vienne à celle de Russie pour ne pas trop s'embarquer avec l'Angleterre par rapport à ses démêlés avec la France, soit exactement fondé, et je doute même que les explications dont il vous est revenu qu'il y en a eu entre les deux cours,3 aient été de conséquence. Malgré cela, ces circonstances méritent toujours votre attention, afin que vous tâchiez d'en démêler le vrai d'avec le faux, pour ne pas vous laisser imposer par quelque fausse confidence qu'on a prétendu peut-être de vous faire.

Je ne suis pas infiniment surpris de la froideur qu'on aperçoit entre le comte de Kaunitz et le sieur de Keith;4 après que la cour de Londres a conclu son traité avec la Russie, elle ne me paraît être trop embarrassée de la cour où vous êtes, ni de ses avis, et, comme les ministres anglais viennent de déclarer publiquement5 et d'assurer à chacun que l'intention du Roi leur maître est de n'offenser, bien moins d'attaquer, aucune puissance européenne, et que le traité que Sa Majesté Britannique vient de conclure avec la Russie, n'est absolument calculé que pour la défense de ses États, en sorte que jamais les Russes ne sortiraient de leur pays ni se mettraient en mouvement que dans le cas que quelque puissance voudrait attaquer à force ouverte ses royaumes ou ses États d'Hanovre, il se peut bien que la cour de Vienne n'en soit pas tout-à-fait édifiée, ce que vous songerez cependant de mieux approfondir encore.

Indépendamment de tout cela, je suis toujours de l'opinion que, si la France attaque les Pays-Bas, l'Angleterre sera obligée de se servir



1 Vergl. S. 381.

2 Vergl. S. 405.

3 Vergl. S. 404.

4 Vergl. S. 389.

5 Vergl. Nr. 7113.