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7130. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 12 décembre 1755.

J'ai reçu votre rapport du 2 de ce mois, dont j'ai appris avec satisfaction que vous vous conformerez aux instructions que je vous ai données par rapport aux bruits comme quoi je n'étais nullement disposé à me déclarer pour la France.1 Vous observerez, cependant, de ne pas procéder avec trop de vivacité en donnant du démenti à ces bruits, mais d'y agir avec modération, vu que, comme je veux bien vous le dire, quoiqu'absolument pour votre seule direction, les différends présents entre l'Angleterre et la France par rapport à leurs possessions dans l'Amérique ne regardent pas les liaisons où je suis avec la France, qui ne sont autres que défensives, vis-à-vis de nos possessions en Europe.2

Federic.

Nach dem Concept.


7131. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 3. December, über die Auslegung, die man in Wien den Adressen der beiden englischen Kammern 3 zu geben suche: „comme si le Roi pourrait donner encore des subsides étrangers tels qu'il les jugerait à propos.“

„De là, je crois pouvoir tirer la conséquence que les deux cours pourraient se rapprocher et que celle-ci insisterait peut-être sur des subsides considérables … Comme les deux chambres du Parlement ont pris sur elles la garantie de l'électoral d'Hanovre, quoique n'appartenant pas à l'Angleterre, il y a à présumer que cette cour-ci, sous le prétexte de la défense de ce pays-là, pourrait alors tâcher d'attirer la guerre en Allemagne, afin de pousser, par l'assistance de la Russie, ses vues plus loin et de profiter d'une occasion qui ne se retrouverait pas si tôt, au risque même d'exposer les Pays-Bas, pour ne pas se dégarnir de ce côté-là.“

Potsdam, 12 décembre 1755.

J'ai reçu votre rapport du 3 de ce mois. Les conjectures que vous faites sur la harangue du roi d'Angleterre au Parlement et les adresses des deux chambres, de même que sur les conséquences que la cour où vous êtes en pense tirer, sont très justes en considérant les choses du côté que vous les envisagez; mais je suis bien aise de vous faire observer, d'un autre côté, que les Anglais ne veulent point la guerre du continent, ni la rendre générale; c'est aussi pourquoi la cour susdite pourrait se mécompter furieusement, si elle compte sur de gros subsides de l'Angleterre, qui apparemment ne lui accordera aucuns, et que je crois avoir tout lieu jusqu'ici de ne pas prendre ombrage des liaisons qu'elle voudrait former avec l'Angleterre. Voilà encore la raison pourquoi je me persuade que, dans peu, vous verrez des visages bien



1 Vergl. S. 401.

2 Vergl. S. 170.

3 Vergl. S. 413. 427.