<432> causer de surprise, c'est qu'on vient de m'avertir de plusieurs endroits qu'après que je me suis vu obligé d'user des représailles efficaces contre ce que les Saxons ont établi injustement dans leur pays sous le nom de Leipziger Strassenzwang,1 au grand préjudice de mes sujets commerçants, ils viennent de s'aviser à chercher une nouvelle route par les États de Votre Altesse pour avoir communication avec la ville de Hambourg,2 sans toucher mes provinces, afin d'éluder par là mes droits les plus fondés; mais ce qui m'a surpris plus que tout cela, c'est que tous les avis que j'en ai eus, se réunissent sur cela que, de la part de vos ministres, on faisait des efforts extraordinaires pour seconder ces vues des Saxons, en leur préparant des routes dans vos États, peu ou point pratiquées auparavant, et en fournissant à ceux-là toutes les aisances possibles, même aux dépens de vos propres sujets. J'ai de la peine à me persuader que Votre Altesse aura été bien informée de toutes ces circonstances et des suites préjudiciables à mes droits et intérêts qui en résultent; je n'ai donc voulu plus hésiter de Lui en donner connaissance, me flattent de Son amitié que, tandis que j'embrasse avec empressement les occasions pour travailler à tout ce qui peut regarder le bien de Ses intérêts, Elle ne voudrait permettre qu'on secondât un dessein pris des Saxons pour nuire à mes droits et à mes intérêts essentiels. J'attends tout sur ceci de Sa justice et de Son amitié et Lui renouvelle, d'ailleurs, avec plaisir les sentiments de l'estime et de la considération avec lesquels je suis, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Altesse le bon frère et cousin

Federic.

Nach dem Concept.


7136. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 16 décembre 1755.

J'ai reçu par l'ordinaire dernier les rapports que vous m'avez faits du 2 et du 5 de ce mois, sur lesquels je ne saurais rien vous marquer quant aux affaires politiques, hormis que j'attends votre réponse sur la dépêche que je vous ai envoyée par un courrier.3

Comme nous n'avons point de nouvelles plus détaillées touchant la triste catastrophe arrivée à la ville de Lisbonne4 que celles que vous nous en avez données, je serai bien [aise] d'en recevoir d'autres encore de vous, et que vous me marquiez particulièrement si ce malheur, par les grandes pertes que les marchands anglais en souffrent, entraînera de grosses banqueroutes, si la circulation de l'argent continuera de s'arrêter et si, par conséquence, les levées des emprunts du gouvernement anglais en seront beaucoup empêchées, de sorte que cela rendra ses opérations plus difficiles, et s'il en saura bien résulter que des particuliers intéressés dans la banque de Londres songeassent à en retirer leur capitaux.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 296.

2 Vergl. S. 203.

3 Vergl. Nr. 7119 S. 418.

4 Vergl. S. 425. 426.