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7137. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 16 décembre 1755.

Votre rapport du 6 de ce mois m'a été fidèlement rendu. Si la cour où vous vous trouvez couve de grands projets,1 j'ai tout lieu de présumer qu'elle se trouvera obligée d'en rabattre bien des parties, les choses n'étant point sur le pied qu'elle apparemment les répute.

Vous aurez appris sans doute, à l'heure qu'il est, la nouvelle du grand désastre arrivé à la ville de Lisbonne, qu'un tremblement de terre vient de presque abîmer. Cet évènement, qui cause une désolation générale dans le commerce des Anglais, dont on calcule en gros la perte à 4,000,000 livres sterling, par les grands dépôts des effets et les dettes considérables qu'ils y ont eues, ne laisse pas d'influer de beaucoup dans les affaires du gouvernement anglais, vu que ce malheur fait suspendre en partie la circulation parmi les commerçants et qu'en conséquence le gouvernement se trouve gêné dans la levée des emprunts qu'il se voit obligé de faire dans les conjonctures présentes. Ainsi voudra-t-on présumer que le ministère anglais souhaiterait d'acheter les Autrichiens à des conditions onéreuses et pour de fortes sommes, surtout dans un cas où il importe même à l'Impératrice-Reine de défendre ses États pour ne pas être envahis par une puissance étrangère.

Au surplus, mandez-moi exactement si le maréchal de Neipperg est plus ou moins en crédit auprès de l'Impératrice ou auprès de l'Empereur.2

!hier!Federic.

P. S.

Soyez assuré du secret que je vous garderai touchant l'avis que vous m'avez donné au sujet de la Transylvanie.3

Nach dem Concept.


7138. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Potsdam, 16 décembre 1755.

J'ai reçu votre rapport du 2 de ce mois. Comme il m'a appris que les affaires de la cour continuent toujours d'aller de mal en pis, en sorte qu'il ne peut guère plus manquer que le Roi et la Reine ne s'aperçoivent que trop combien les gens prétendus zélés pour la cour leur en ont imposé en bien des choses,4 je voudrais bien savoir de vous ce qu'ils en sentent et quel parti ils voudraient prendre pour se tirer de ce mauvais pas.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Der Bericht erwähnt neue Rekrutenaushebungen. Vergl. S. 328.

2 Vergl. S. 377.

3 Klinggräffen hatte berichtet, dass in Siebenbürgen die Pest ausgebrochen sei.

4 Vergl. S. 429.