<79> appréhensions que je vous ai déjà indiquées, sur le dénouement de la négociation de M. de Mirepoix avec les ministres anglais touchant l'Amérique, et, si mes lettres de France accusent juste,1 les deux partis sont encore bien éloignés sur les principes à mettre pour base de la négociation afin de parvenir à un heureux accommodement; à moins que les Français ne plient sur bien des points, je crois la rupture inévitable. Prêtez donc toute votre attention sur cet article et ne manquez pas de me faire exactement vos rapports là-dessus.

Au reste, vous avez très bien fait de vous contenter à faire simplement un compliment de politesse de ma part au duc de Newcastle, à l'occasion de la garantie que j'ai donnée sur les arrangements pris du landgrave de Hesse-Cassel pour la conservation de la religion protestante dans son pays,2 aussi mes ordres vous bornaient-ils simplement à cela, et vous auriez mal fait de les outre-passer, et je ne sais que trop que le moment n'est pas venu encore où l'on puisse parler du retour d'une amitié étroite.

Federic.

Nach dem Concept.


6680. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 11 mars 1755.

J'ai reçu votre rapport du 1er de ce mois. J'ai été bien aise de voir que le nouveau chiffre immédiat vous soit parvenu à bon port, et que vous ne manquerez pas de vous conformer exactement à ce que je vous ai marqué à ce sujet.3 Aussi ne saurais-je assez vous réitérer la demande que je vous ai faite, d'avoir un soin extrême de vos chiffres et surtout de celui qui vous a été envoyé pour votre correspondance immédiate avec moi, en sorte que vous ne le fassiez jamais servir que sous vos yeux, dès lors que vos autres occupations ne vous permettront pas d'en chiffrer et déchiffrer vous-même les dépêches.

Pour ce qui regarde les différends, mécontentements et soulèvements qui se manifestent en Hongrie, il est à regretter qu'ils soient un peu trop prématurés4 et qu'ils arrivent, avant que le Sultan soit tout à son aise pour y influer, vu qu'il faut que ce Prince fasse à présent ses arrangements domestiques et intérieures.

Vous ne devez guère être en peine des affaires du Palatin.5 Je n ignore nullement la grande prévention du baron de Beckers pour la cour de Vienne;6 il se peut même qu'il y ait encore d'autres ministres à celle de Manheim d'attachés aux intérêts de la première; mais, ce qu'il y a de bon à cet égard, c'est que le Palatinat est trop voisin de la France pour que la cour de Versailles ne sache mettre ordre à ce que toutes les intrigues des Autrichiens ne fussent déconcertées.



1 Vergl. Nr. 667S.

2 Vergl. S. 37.

3 Vergl. S. 62.

4 Vergl. S. 65.

5 Vergl. S. 65.

6 Vergl. Bd. X, 364.