<93>
 

remettre à M. de Mirepoix un contre-projet dans les formes par lequel non seulement l'on ne se contentait pas que la France remette les choses en Virginie comme elles avaient été avant la dernière guerre, mais qu'on exigeait, de plus, que tout le terrain en contestation soit évacué et tout remis sur le pied du traité d'Utrecht. Enfin, que ce que la France avait fait de propositions pour terminer amiablement,1 était des plus raisonnables, mais que les Anglais voudraient profiter de la supériorité de leur armement pour forcer la France à des conditions qu'ils craignaient ne pouvoir obtenir, si l'on n'en convenait actuellement. Au reste, je veux bien vous informer que je viens de voir une lettre écrite d'un ministre autrichien à une cour étrangère, où il y a qu'on avait le dessein en Angleterre de prévenir la France pour qu'elle ne puisse faire sortir [sa flotte] du port de Brest,2 en tentant de la faire brûler au port, à l'imitation de ce qui était arrivé autrefois à Vigo en Espagne.3 Comme je ne puis absolument pas vous donner cette nouvelle pour authentique et la crois plutôt peu assurée, vous pourrez, néanmoins, en parler à M. Rouillé par manière de discours et point du tout comme si elle vous était parvenue de ma part, mais comme vous l'aviez vue dans la lettre d'un particulier à Berlin, afin que, sans cette précaution, l'on [ne] me soupçonne [pas] de vouloir souffler au feu, dont je suis, à ce que vous savez, bien éloigné.

Federic.

Nach dem Concept.


6697. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 22 mars 1755.

Je ne puis rien ajouter aujourd'hui à ce que la dépêche du Département à la suite de celle-ci vous marque amplement des nouvelles d'Angleterre que nous avons eues l'ordinaire dernier,4 et que je vous fais communiquer pour votre direction, afin que, si l'on en parle à Vienne, soit de la même manière soit différemment, vous soyez instruit de la véritable connexion de ces circonstances. Quant à celles que vous y trouverez par rapport à ce que la cour de Londres avait fait pressentir celles de Vienne et de Dresde, tout comme la république de Hollande, touchant l'assistance que la première saurait s'en promettre au cas de guerre avec la France, elles me paraissent prématurées.

Je connais la machine à moulin pour percer le canon, et j'ai trouvé qu il en revient peu de chose ou rien, je serai cependant bien aise d'apprendre par vous le succès de l'essai qu'on en fait à Vienne.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 87.

2 Vergl. S. 87.

3 1702.

4 Vergl. Nr. 6696.