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6698. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 22 mars 1755.

Je ne crois pas la Princesse douairière gouvernante aussi malade que vous me marquez par votre rapport du 14 de ce mois le tenir de l'ambassadeur de France,1 ni qu'elle vienne à manquer sur ces entrefaites. Si, cependant, contre toute attente et contre tout ce qu'on en saurait croire, le cas arrivait, il vous sera libre de me le marquer par quelque estafette.

Federic.

Nach dem Concept.


6699. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 25 mars 1755.

Votre rapport du 18 de ce mois m'engage à vous dire que vous devez porter toute votre attention à présent à bien approfondir tout ce qui regarde les affaires entre la France et l'Angleterre et les manèges que le ministère d'Angleterre fait à cet égard, de même que les sentiments que les principaux régents de la République portent de l'issue desdites affaires, et si les Anglais ne voudront pas entraîner la République dans leurs querelles, de quoi vous ne laisserez pas de me faire votre rapport avec toute l'exactitude possible.

Federic.

Nach dem Concept.


6700. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 25 mars 1755.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 14 de ce mois. Dans la situation où la France se trouve actuellement envers l'Angleterre, et où il paraît que celle-ci ne vise qu'à détruire par des forces supérieures la marine de la France, qui à peine a commencé à se relever, et de faire puis après la maîtresse en Amérique, il serait fort à désirer que la cour de France fît bientôt encore ce qu'elle voudra faire avec l'Espagne.2 Vous n'ignorez pas combien de fois j'ai fait avertir le ministère de France3 de ne pas négliger l'Espagne et d'avoir attention sur ce que ses ennemis naturels y pourraient faire des brigues; à présent qu'on veut négocier avec l'Espagne, presqu'à l'instant où l'on commence d'agir, j'ai lieu de craindre qu'on ne s'accorde pas. Au reste, je crains bien que la négociation du duc de Mirepoix en Angleterre ne reste sans succès et que, plus la France fera des propositions pour accommoder les différends, plus la cour de Londres ne hausse peu



1 Bonnac.

2 Vergl. S. 86.

3 Vergl. Bd. X, 56. 65.