6623. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION HELLMUTH- BURCHARD DE MALTZAHN A STOCKHOLM.

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Maltzahn berichtet, Stockholm 17. Januar: „La bourgeoisie de Stockholm est assez favorablement disposée pour la cour depuis la mort du bourgmestre Plorngreen, qui était l'orateur de l'ordre des bourgeois. On est présentement à remplir sa place de bourgmestre, ce qui cause de grands débats. Un nommé Strœm, homme attaché à la cour, avait déjà été élu, il y a quelque temps, pour être bourgmestre. Mais, comme tous les gros négociants de Stockholm, toujours attachés au Sénat, n'étaient pas contents de cette élection, ils ont trouvé moyen de la rendre nulle, en alléguant pour prétexte qu'elle n'a pas été dans les formes, et ils ont cabale avec tant de succès qu'on a demandé le consentement du Roi pour procéder à une autre élection, à laquelle les deux partis sont occupés présentement avec

Potsdam,1er février 1755.

J'ai reçu vos deux rapports du 17 et du 21 de janvier dernier, et je juge, par ce que vous me mandez de la place de bourgmestre qui est venue à vaquer à Stockholm, et de ce qui s'est passé à l'égard de l'élection d'un autre bourgmestre, que le parti du Sénat n'est nullement encore aussi faible à Stockholm que la cour a paru le croire jusqu'ici.

Pour ce qui concerne le libelle infâme en question, il faut que je me rapporte là-dessus à ce que je vous en ai écrit par le

beaucoup de chaleur. La cour a perdu depuis quelque temps les meilleures têtes parmi ceux qui lui étaient attachés dans l'ordre des bourgeois, qui sont morts en peu de temps; mais, comme, depuis la mort du Plomgreen, il n'y a aucun homme de tête qui soit porté pour le Sénat, il y a apparence que cet ordre sera fort flottant à la Diète prochaine.“

In einem Postscript vom 17. Januar und in einem Berichte vom 21. Januar meldet Maltzahn, dass die Königin von Schweden es fur unerlässlich halte, auf das in dem Berichte vom 4. Januar erwähnte Libell unter der Hand eine Widerlegung erscheinen zu lassen, und dass er anheimgegeben habe, diesen Schritt zu verschieben, bis man von der Ansicht des Königs von Preussen unterrichtet sein würde.

dernier ordinaire.40-1 J'y ajoute aujourd'hui que, quoiqu'il dépende du bon plaisir de la Reine si elle trouve à propos de faire paraître au jour la réfutation qu'elle en médite, vous deviez cependant prier de ma part la Reine, ma sœur, de vouloir bien considérer que quelques sénateurs en pourraient prendre occasion, principalement s'ils pouvaient soupçonner que cette réfutation était de la Reine, d'y riposter, pour mortifier par là la cour de Suède.

Je n'ai point vu ce libelle; par conséquent je ne sais ce qu'il renferme, et n'en saurais rien dire. 11 me rappelle néanmoins que semblable libelle infâme, si ce n'est peut-être le même, a couru en France et en Angleterre,40-2 dont on a soupçonné un misérable particulier français en être l'auteur. On a été sur le point dans l'un et l'autre de ces deux États de faire des procédures contre l'auteur et son libelle, mais, après y avoir réfléchi plus mûrement, on s'en est départi, puisqu'on l'a jugé être de nature à devoir plutôt exciter l'indignation des honnêtes gens contre son auteur qu'à pouvoir leur faire la moindre impression. On ne saurait guère empêcher des enragés de divulguer des calomnies les plus noires sur le compte de gens de bien; mais, aussi, plus pareilles injures sont atroces, plus elles tombent vite d'elles-mêmes, sans faire la moindre impression à personne, pourvu qu'on les regarde avec mépris et qu'on ne daigne faire attention à de semblables mensonges grossiers et effrontés.

Federic.

Nach dem Concept.



40-1 Vergl. Nr. 6619.

40-2 Vergl. Bd. X, 59. 135.