6715. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 1er avril 1755.

La guerre entre la France [et l'Angleterre] devient de jour en jour plus certaine; les ministres de France ont été choqués des conditions du contre-projet que le ministère anglais avait remis au duc de Mirepoix, et lui ont donné ordre de s'expliquer de cette façon envers ceux-ci. Reste ainsi à voir quelle résolution les ministres anglais en prendront En attendant, la nation témoigne un désir démesuré à se commettre avec la France,104-2 et, dans un conseil extraordinaire qu'on a tenu, il a été résolu de lever 5,000 hommes de troupes de marine, d'augmenter la marine et de faire demander aux Communes un vote de crédit illimité, pour mettre le Roi à même de ne pas être restreint dans la dépense que l'on jugera convenable pour pousser les ostentations de guerre.

Il serait bien à souhaiter que la France fût d'accord avec l'Espagne, pour faire cause commune avec elle,104-3 mais je doute fort qu'on se soit entendu entre eux aussi loin qu'on le suppose à Vienne; je sais que la France en recherche l'Espagne, mais, jusqu'ici, il n'y a rien contracté.

Les nouvelles que Biymannia a reçues de Constantinople et qu'il a qualifiées de n'être pas bonnes,104-4 regarderont sans doute l'élévation d'Ali-Bacha au grand-visirat.104-5

Je finis pour vous recommander de redoubler d'attention, dans la situation critique où se trouvent actuellement les affaires publiques, sur toutes les mesures qu'on prendra à la cour où vous êtes, et vous rap<105>pelle, au surplus, ce que je vous ai marqué par ma dépêche antérieure à la présente.105-1

Federic.

Nach dem Concept.



104-2 Vergl. S. 98.

104-3 Vergl. S. 99.

104-4 Klinggräffen berichtet, Wien 22. März, dass er durch einen Vertrauten von dieser Aeusserung Burmannia's unterrichtet worden sei.

104-5 Vergl. S. 95.

105-1 Nr. 6706.