6832. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION JEAN-DIDIER DE MALTZAHN A DRESDE.

Wésel, 19 juin 1755.

J'ai reçu votre rapport du 9 de ce mois. Si effectivement les instructions du comte de Flemming pour son envoi à Hanovre181-5 sont telles qu'on vous les a accusées, par rapport à un impôt que la cour d'Hanovre mettrait sur les vaisseaux qui passeraient Lauenbourg, je suis persuadé qu'elles n'opèreront rien, vu que le roi d'Angleterre ne voudra pas se mêler ouvertement de la querelle que j'ai avec la Saxe relativement au commerce,181-6 et que, d'ailleurs, il ne lui serait même pas permis de hausser les droits de la douane de Lauenbourg. Il y<182> aura même des difficultés insurmontables pour pratiquer cette route par terre depuis Hambourg jusqu'à Leipzig dont on a fait tant de bruit jusqu'à présent, et j'ai de la peine à croire qu'on ait défendu aux Saxons de ne rien faire plus venir par eau par Magdebourg, vu qu'il y a tant de sortes de marchandises dont le transport ne saurait se faire que par eau. Enfin, je vois bien par tout ceci que ce sont principalement les marchands de Leipzig qui remuent à la cour de Dresde pour tenter jusqu'à l'impossible à ce qu'il ne soit point rendu justice à mes sujets commerçants, mais aussi suis-je persuadé qu'après avoir tout tenté inutilement, l'on sera obligé de revenir à moi pour nous accorder. Ce que je ne vous dis cependant que pour votre direction seule, en attendant que vous ne manquerez pas de me mander tout ce qui viendra à votre connaissance à cet égard.

Quant à votre homme, je vous renvoie à ce que je vous ai marqué par ma dernière lettre182-1 sur son sujet, me remettant, au reste, sur votre sagesse et prudence pour tout diriger en ceci, selon que les circonstances le demanderont.

Federic.

Nach dem Concept.



181-5 Vergl. S. 167.

181-6 Vergl. S. 146.

182-1 Nr. 6816.