6953. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

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Michell berichtet, London 15. August: „On est informé par les dernières lettres du lord Holdernesse que la négociation avec la Russie allait son train et que l'on était déjà comme d'accord avec cette puissance, que l'on était pareillement sûr de réussir avec la Bavière, et que l'on espérait d'être aussi bientôt en règle avec la cour de Vienne et avec la Saxe. Voilà de quelle façon les ministres se sont expliqués avant-hier avec leurs amis, sans en donner d'autres détails et sans dire à combien monteraient ces négociations subsidiaires. Je crois toujours qu'elles coûteront beaucoup d'argent, mais enfin on y réussira … Comme il paraît, par les réflexions que Votre Majesté fait, 275-6

Potsdam, 26 août 1755.

Vos rapports du 12 et du 15 de ce mois m'ont été fidèlement rendus. Je serai bien aise que vous continuiez à m'informer, avec cette exactitude comme vous l'avez fait jusqu'à présent à ma satisfaction particulière, de la façon dont le ministère pense sur la France,275-7 et des arrangements qu'on prend contre celle-ci. Je m'attends, en conséquence, que vous me marquerez au premier jour ce que vous aurez pénétré au sujet des dépêches

qu'Elle n'a pas une idée exacte des finances et des ressources de ce pays-ci, j'aurai soin de Lui envoyer, d'abord après la prochaine assemblée du Parlement, un mémoire détaillé là-dessus, qui La convaincra qu'il s'en faut de beaucoup qu'elles soient à même d'être épuisées, quand même cette nation aurait à soutenir une guerre onéreuse pendant dix ans, à moins d'une révolution dans l'État. En attendant, je La supplie seulement d'être persuadée qu'on ne manquera pas d'argent ici, qu'on peut pousser présentement sans risque les dettes nationales bien plus loin que durant la dernière guerre, tant par la réduction des intérêts276-1 que par d'autres moyens que l'on a pris du depuis, et qu'enfin ces dettes n'ont jamais monté au delà de 80 millions de livres sterling, au lieu de 180 que Votre Majesté avait cru qu'elles avaient été portées; elles ont même déjà diminué depuis la paix de 3 à 4 millions de livres sterling.“

qu'un courrier anglais, venant de Russie, et du passage duquel par la Hollande pour aller à Londres je vous ai déjà informé,276-2 y a apportées.

J'attendrai, au reste, le mémoire que vous me promettez touchant les finances et les ressources de l'Angleterre pour soutenir une guerre très onéreuse pour beaucoup d'années; car, pour ne pas vous dissimuler ce que j'en pense, je ne comprends pas d'où l'Angleterre peut avoir tiré tant de richesses pendant l'intervalle du temps de la paix d'Aix-La-Chapelle, s'étant épuisée au point par la dernière guerre en fonds que la Régence se vit obligée de recourir aux moyens les plus extraordinaires pour fournir aux frais de la guerre, et que, la paix faite, feu Walpole ne voulut pas permettre au duc de Newcastle276-3 de faire des dépenses assez médiocres en subsides que le Roi son maître aurait souhaités alors, pour s'allier à quelques puissances étrangères.

Federic.

Nach dem Concept.



275-6 Vergl. Nr. 6905 S. 233.

275-7 Vergl. N'r. 6952.

276-1 Vergl. Bd. VII, 303.

276-2 Vergl. S. 264.

276-3 Gemeint ist Pelham. Vergl. Bd. VII, 36; VIII, 538.