6995. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 23 septembre 1755.

Les rapports que vous m'avez faits du 12 et du 16 de ce mois, m'ont été bien rendus. Votre attention principale doit être à présent de bien approfondir les menées que font les Anglais avec leurs partisans pour entraîner la République dans leurs vues contre la France, et de savoir au juste l'impression que les insinuations des sieurs Holdernesse et Yorke ont faite sur les bourgmestres d'Amsterdam.311-1 Je n'augure pas trop bien de la fermeté de beaucoup de régents de la République qui ont paru embrasser jusqu'à présent le vrai système des bons patriotes, et je crains que, successivement, on ne les fasse plier aux volontés des Anglais.

Au reste, vouloir prétendre que la France déclare de ne pas vouloir attaquer les Pays-Bas autrichiens, voilà ce qui me paraît outrer les demandes; il est juste qu'on stipule la neutralité pour la République, mais, comme il paraît que le dessein de l'Angleterre est de vouloir entamer la France de tous côtés, il serait extraordinaire que de vouloir lier les mains à la France, pour ne pas agir là où il lui convient. Au surplus, mandez-moi s'il est effectivement vrai qu'il y a eu des gens de finances de la France à Amsterdam, pour y négocier des sommes contre un gros intérêt, selon l'avis qui vous en a été donné en conséquence d'un des vos rapports antérieurs.311-2

Federic.

Nach dem Concept.



311-1 Vergl. S. 298.

311-2 Bericht Heilen's, Haag 5. September. Vergl. S. 298.