7097. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Potsdam, 24 novembre 1755.

Monsieur mon Frère et Cousin. La lettre que Votre Altesse vient de me faire du 21 de ce mois, m'a été fidèlement rendue, et je Lui [sais] infiniment gré de la communication confidente de ce qui Lui est revenu encore de la Haye au sujet des brouilleries qui subsistent entre<398> le roi d'Angleterre et la princesse de Galles,398-1 mais qui, à mon opinion, n'auront guère des suites.

Si je dois, cependant, vous expliquer naturellement ma façon de penser tant à l'égard de ce contre-temps qu'en égard de ce que mes lettres de Londres m'ont appris touchant la harangue que le susdit Prince a faite à la rentrée du Parlement,398-2 il me paraît que les succès de nos affaires dans ce pays sont actuellement bien exposés à l'hasard, ce dont cependant nous serons pleinement éclaircis par les premières lettres que Votre Altesse aura du lord Holdernesse,398-3 et qui nous mettront à même de pouvoir décider sur les véritables intentions du roi d'Angleterre aussi bien sur mes affaires que sur celles de Votre Altesse touchant le mariage de la Princesse Sa fille.398-4

Je souhaiterais d'autant plus qu'en conséquence de la promesse que ledit lord vous a donnée,398-5 [ses lettres] nous arrivassent bientôt et avant que le duc de Nivernois n'arrive ici,398-6 afin qu'au cas que nos affaires en Angleterre manqueraient de succès, je sache me conduire conformément aux intentions de Votre Altesse touchant l'affaire du renouvellement du traité de subsides avec la France. Il deviendra nécessaire que vous preniez votre parti là-dessus, puisque non seulement ce duc m'en parlera, mais que déjà sa cour m'a fait presser pour savoir la dernière résolution de Votre Altesse là-dessus, que j'ai cependant amusée jusqu'ici.398-7 Voilà l'unique raison pourquoi je souhaite ardemment que les lettres d'Angleterre parvinssent à Votre Altesse avant l'arrivée du duc de Nivernois ici. Je suis avec ces sentiments cordiales d'amitié et d'estime que Votre Altesse me connaît, et qui ne varieront jamais, Monsieur mon Frère et Cousin etc.

Federic.

Nach dem Concept.



398-1 Vergl. Nr. 7098.

398-2 Vergl. Nr. 7098.

398-3 Vergl. S. 379. 413.

398-4 Vergl. S. 379.

398-5 Vergl. S. 379.

398-6 Vergl. S. 371—374.

398-7 Vergl. S. 380. 381.