7113. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Herzog Karl von Braunschweig übersendet, Braunschweig 29. November, das folgende Schreiben des Lord Holdernesse, d. d. Whitehall 21. November:

Monseigneur. La multiplicité des affaires qui précèdent inévitablement l'ouverture d'une séance de Parlement, m'a empêché jusqu'ici413-1 de rendre à Votre Altesse Sérénissime mes très humbles remercîments de l'honneur qu'Elle a daigné me faire par Ses deux dernières lettres.

Bien que la harangue de Sa Majesté413-2 et les adresses des deux Chambres du Parlement soient peut-être déjà entre les mains de Votre Altesse Sérénissime, j'ose prendre la liberté de Lui en envoyer des copies authentiques, par lesquelles Elle pourra juger des sentiments qui animent le Roi et son Parlement. Elle y verra que le Roi n'a jamais discontinué de souhaiter un accommodement juste et honorable avec la France sur les disputes survenues en Amérique, et qu'elle a également fait ses efforts pour éviter que le fléau de la guerre ne gagne le continent de l'Europe; mais en même temps Votre Altesse Sérénissime remarquera l'intention de Sa Majesté de soutenir avec vigueur les justes droits de sa couronne, et la résolution de son Parlement de soutenir efficacement Sa Majesté, si contre toute justice on voulût inquiéter les Etats allemands de Sa Majesté, en conséquence des différends qui n'ont relation qu'avec l'Angleterre. Le Roi, ayant déclaré publiquement que son intention est de n'offenser, bien moins d'attaquer, aucune puissance européenne, me permet d'assurer Votre Altesse Sérénissime en son nom que le traité que Sa Majesté vient de conclure avec la Russie, n'a pour but que la défense de ses États, et que les troupes qui, selon les stipulations dudït traité, devront venir au secours du Roi, ne se mettront en mouvement que dans le cas où quelque puissance voudrait attaquer à force ouverte ses royaumes ou États. Votre Altesse Sérénissime fera auprès de Sa Majesté Prussienne l'usage qu'Elle jugera convenable de ce que j'ai l'honneur de Lui écrire. Il aurait été à souhaiter que le roi de Prusse eût bien voulu s'expliquer un peu plus clairement par rapport à l'envoi d'un ministre anglais à sa cour.413-3 Le Roi mon maître continue invariablement dans les sentiments que j'ai eu l'honneur d'exposer à Votre Altesse Sérénissime par ma lettre du 30 septembre passé;413-4 et, pour peu que le roi de Prusse y montre de l'inclination, Sa Majesté fera choix d'une personne qui ne sera pas désagréable à la cour de Berlin. J'ai l'honneur d'être etc.

Holdernesse.“

Potsdam, 2 décembre413-5 1755.

Monsieur mon Frère et Cousin. Je vous fais mille remercîments de la lettre que vous avez pris la peine de me faire du 29 du mois passé de novembre, tout comme de la communication des pièces originales que je vous fais remettre ci-clos.

Autant que j'en comprends et en combinant ce que d'autres lettres m'ont marqué sur les circonstances présentes des affaires en Angleterre, je me confirme dans les soupçons que j'ai toujours eus, et au sujet<414> desquels je me suis déjà expliqué dans la lettre que je vous ai faite du 13 d'octobre,414-1 sur le peu de succès que notre négociation aurait; mais ce que je n'aurais pas cru, c'est qu'en considération du mariage à faire avec la Princesse votre fille,414-2 on aurait voulu abandonner tout d'un coup une affaire pour laquelle on avait marqué tant d'empressement.

Comme ma résolution est toute prise de n'en marquer aucun, mais de les voir venir, je crois bien faire de ne répondre rien de ma part à la lettre de Holdernesse. Je saurais cependant bien du gré à Votre Altesse, si Elle veut répondre audit ministre que, comme Elle n'avait rien trouvé dans sa lettre nécessaire à me communiquer, Elle avait estimé bon de ne m'en rien indiquer, mais d'attendre plutôt une réponse ultérieure et plus détaillée sur les points dont il s'agissait, avant que de venir avec moi à des explications. J'aurai, d'ailleurs, bien de l'obligation à Votre Altesse, si Elle veut prendre la peine d'ajouter encore que, parcequ'Elle prévoyait que, sans faute, la France me presserait vivement sur le renouvellement de mon alliance,414-3 Votre Altesse ne saurait lui cacher Sa surprise que de leur part on ne fit plus de réflexion sur une affaire qu'au commencement on avait paru souhaiter avec bien de l'empressement.

Je demande mille pardons à Votre Altesse de tant de peines que je Lui cause à ce sujet, je sais qu'Elle Se plaît à me donner des marques de Son amitié, Elle sera persuadée que je trouve toujours une satisfaction nouvelle à Lui témoigner l'estime et la considération avec laquelle je suis invariablement etc.

Federic.

Il faut, mon cher Duc, ne pas témoigner le moindre empressement, ni pour votre affaire, ni pour la mienne, et voir si cela éveillera ces gens d'outre-mer; nous ne pouvons pas les forcer, ainsi notre indifférence fera peut-être impression, et, s'ils ont l'intention de nous tromper — ce que je soupçonne fort414-4 — ils en seront pour leur courte honte. Mon oncle s'enorgueillit facilement, tout lui prospère, et cela suffit pour lui faire mépriser le reste de la terre. Mais ayons patience et attendons!

Nach dem Concept. Der Zusatz „de la main propre du Roi“ nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



413-1 Vergl. S. 379. 398.

413-2 Vergl. S. 399.

413-3 Vergl. S. 336.

413-4 Vergl. S. 331.

413-5 In der Vorlage verschrieben: novembre.

414-1 Nr. 7026 S. 337.

414-2 Vergl. S. 398.

414-3 Vergl. S. 374.

414-4 Vergl. S. 337.