<100> Joseph et une des dames de France, que ces bruits allaient même jusqu'à dire qu'il y avait une alliance secrète faite entre les cours de Vienne et de Versailles. Bien que je n'envisage ces bruits que de l'imagination de quelque tête creuse, cependant comme il ne serait pas tout-à-fait impossible que quelque ministre de France, par dépit de ma convention de neutralité faite entre moi et l'Angleterre, dans la première fougue de sa vivacité eût fait quelques ouvertures au ministre autrichien, le comte Starhemberg, à Paris1 pour rapprocher les deux cours susdites, et que d'ailleurs j'ai eu déjà depuis quelque temps des soupçons s'il n'y avait pas quelque chipoterie secrète entre ces deux cours par rapport à la neutralité des Pays-Bas à constater pendant les troubles présentes entre la France et l'Angleterre contre une promesse de la part de la cour de Vienne de ne point envoyer des troupes en secours au roi d'Angleterre, j'ai bien voulu vous communiquer tout ceci confidemment et sous le sceau du dernier secret, cependant dans l'intention que vous soyez bien attentif si peut-être le hasard ne fera lâcher quelque mot à un de ceux qui en peuvent être instruits, qui répandrait quelque lumière là-dessus.

Si actuellement existaient de pareilles chipoteries entre lesdites cours, je pense qu'elles peuvent être relatives à deux objets, savoir sur un traité de neutralité des Pays-Bas, où la France promettrait peut-être encore de ne plus s'opposer à l'élection d'un roi des Romains, ou en second lieu sur une alliance à faire entre la France et l'Autriche. De vouloir penser qu'il saurait s'agir encore de quelque trame contre moi, c'est ce que je rejette comme une idée précipitée ou il n'y a nulle vraisemblance. En attendant, vous emploierez adroitement tous vos soins afin de pénétrer, autant qu'il vous sera possible, ce qu'il y en a, et ne manquerez de m'en faire votre rapport immédiatement.

Federic.

Nach dem Concept.


7261. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 10 février 1756.

J'ai reçu votre rapport du 31 janvier. Je compte que le courrier que je vous ai fait dépêcher de Neisse, vous sera déjà parvenu, quand la présente vous arrivera, et c'est dans cette supposition que je me sers du nouveau chiffre2 qu'il vous aura apporté, pour tout ce qui suit.

Mes lettres de Hollande3 viennent de me marquer qu'il courait un bruit sourd que le baron de Reischach, ministre d'Autriche, chipotait secrètement là avec les ministres de France, et qu'on prétendait qu'il s'agissait d'un mariage qui était sur le tapis entre l'archiduc Joseph et



1 Vergl. S. 95. 96.

2 Vergl. S. 75. 82.

3 Vergl. Nr. 7259.