<111>minster rappelé et confirmé de nouveau1 dans ma convention de neutralité de l'Allemagne arrêtée avec l'Angleterre, ce traité fait l'année 1742 aurait subsisté, quand même ma convention n'aurait été point conclue, l'Angleterre [n'aurait] pas moins réclamé pour cela l'accomplissement de ma garantie stipulée dans ce traité, vu qu'il est perpétuel et par la raison du droit de succession éventuelle de ma maison à la couronne de la Grande-Bretagne; aussi ce traité fut-il réclamé du roi d'Angleterre pendant la dernière guerre, peu avant la bataille de Culloden en Écosse, et, au surplus, il y a stipulé deux mois de temps pour employer les bons offices. Au reste, il est vrai que la garantie de l'Angleterre sur la Silésie est renouvelée par ladite convention,2 où il n'y a cependant rien entré ni de l'Ostfrise3 ni du payement du résidu des dettes de Silésie etc., et quant à l'envoi du sieur de Grumbkow, c'est un conte purement controuvé.4

Pour ce qui regarde l'avis qu'on vous a donné du mécontentement de la cour de Russie contre le sieur Gross,5 j'ai de la peine à croire que cet avis soit juste, et moins encore les circonstances dont il a été accompagné.

Je vous ai déjà averti par la lettre dernière6 du 10 des nouvelles qui me sont venues d'une chipoterie secrète entre les cours de Versailles et de Vienne. A présent, je veux bien vous dire, quoique pour votre direction seule, qu'en conséquence de bonnes lettres de Paris,7 le ministère doit avoir été fort en humeur, quand il a eu les premières nouvelles de ma convention de neutralité de l'Allemagne faite et conclue, et que du depuis le comte de Starhemberg a eu de fréquentes et longues conférences avec M. de Rouillé dont on a soupçonné quelque négociation secrète entre les deux cours. Comme il n'est pas impossible que le ministère français, entraîné par la première fougue du dépit sur ma convention, ait pu faire quelques propositions au ministre de la cour de Vienne, soit qu'elles regardent un mariage entre une des dames de France avec l'Archiduc aîné, soit une promesse qu'en considération de ceci elle ne s'opposerait plus à l'élection d'un roi des Romains, soit une garantie des pays de la domination d'Autriche, ou que la France restât neutre, s'il y avait des démêlés entre moi et la Reine-Impératrice, soit encore une neutralité pour les Pays-Bas pendant la guerre présente, si, au contraire, la cour de Vienne laissât la liberté à la France d'attaquer le pays d'Hanovre, sans y porter aucun secours au roi d'Angle-



1 Vergl. Nr. 7175 C. Art. 3 S. 16.

2 Vergl. S. 5. 16; Bd. V, 183 Anm.

3 Vergl. Bd. IX, 484; X, 535.

4 Maltzahn meldet, Dresden 9. Februar, man behaupte am sächsischen Hofe „que le colonel de Grumbkow était allé porter des dépêches de la part de Votre Majesté à Versailles, qui ne pouvaient regarder que la médiation des différends entre la France et l'Angleterre.“

5 In demselben Bericht sagt Maltzahn: „C'est le major Henning (vergl. Bd. X, 153) qui m'a dit avoir appris du secrétaire du sieur Gross les reproches qu'on lui faisait sur ce qu'il avait donné lieu à son départ sans congé de Berlin.“ Vergl. Bd. VIII, 602.

6 Nr. 7260.

7 Vergl. Nr. 7267.