<13> qui raisonnablement, et s'ils veulent [agir] d'un parfait retour à mes intentions droites et à ma sincérité, ne sauront que d'y souscrire. Pour tout le reste, je vous renvoie sur l'instruction cotée de la lettre B et les contre-projets du traité que j'y ai fait joindre, qui vous serviront de direction pour agir dans cette négociation conformément à mes intentions.

Quant aux autres points, je vous dirai que, pour ce qui regarde le reste à payer de ma part des dettes hypothéquées sur la Silésie, vous déclarerez aux ministres anglais que, dès le jour que je serai averti par vous que le traité de neutralité avec son article secret sera signé et ratifié, je lèverai, incontinent après, l'arrêt mis jusqu'ici sur cet argent, et que je m'en acquitterai fidèlement, du capital et des intérêts. Il sera, cependant, très nécessaire qu'au même temps vous règlerez avec ledit ministère la somme que l'Angleterre paiera à mes marchands au sujet des prises faites sur eux durant la dernière guerre, conformément à ce que milord Holdernesse s'est engagé là-dessus envers vous, en sorte que tout soit réglé également et en même temps, pour que toute pierre d'achoppement soit levée de la même bonne foi dont je veux en user avec les Anglais. Au surplus, je m'attends que vous emploierez tous vos soins à ce que la somme en soit stipulée au moins à 20,000 livres sterling, dont je me contenterai.1

Quant au traité de commerce à faire entre moi et la Grande-Bretagne, que le ministère anglais a proposé sur le pied de celui que l'Angleterre a conclu avec la Suède l'année 1672, je suis en peine de vous dire que, malgré toutes les recherches faites ici, on n'en a pu trouver ici aucun exemplaire ni vestige jusqu'à présent,2 de sorte qu'il faut bien, pour ne pas me précipiter, ni m'engager sur une chose que je n'ai point vue, ni appris les stipulations, que je remette jusqu'au premier ordinaire de vous déclarer mon intention là-dessus, étant d'ailleurs toujours prêt à m'entendre sur ce sujet avec l'Angleterre.

Au surplus, vous observerez bien que, dès que vous aurez remis et fait voir [aux ministres anglais] mon contre-projet du traité de neutralité avec celui de l'article secret, vous leur demanderez, quoiqu'en termes très polis et obligeants qui ne sentent la moindre menace, s'ils les croient conformément aux intentions du Roi leur maître et si je puis positivement m'attendre qu'ils y souscriront. Il m'importe extrêmement de savoir au plus tôt où j'en serai avec eux, vu que de la part de la France le duc de Nivernois3 arrivera au premier jour ici, et qu'il faut en conséquence que je puisse me décider sur mon parti à prendre. Vous parlerez tout naturellement aux ministres anglais sur ces circonstances et sur la nécessité qu'il y avait pour savoir au plus tôt mieux où j'en serai avec l'Angleterre; aussi ma volonté est que, dès que vous aurez appris le sentiment des ministres anglais sur ce sujet,



1 Vergl. Bd. X, 55. 56.

2 Vergl. S. 22.

3 Vergl. Bd. XI, 436.