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térêts de la France, et c'est sur quoi il me paraît être important de tranquilliser cette dernière, par l'entière communication de ce traité.“

contre quelque convenance que la Reine-Impératrice ferait à la France; ce qui me paraît le plus semblable, vu le peu d'envie que le ministère de France a marqué depuis quelque temps d'en vouloir auxdits Pays-Bas, dont rien n'est entré jusqu'à présent dans leurs projets d'opérations. Il se peut qu'en second lieu on ait traité le chapitre de l'élection d'un roi des Romains,1 quoique j'aie de forts doutes encore si la France y a voulu condescendre. Le troisième objet saurait être un mariage à ménager entre une fille de France et l'Archiduc aîné. J'avoue cependant que cet article me paraît être moins vraisemblable que le précédent, vu la haine et l'éloignement qu'on a toujours remarqués entre les deux maisons, lorsqu'il s'est agi de pareille alliance.

Mais, supposé pour un moment que tout ce que dessus fût exactement vrai, il reste toujours pour une vérité constante et certaine qu'il ne sera jamais de l'intérêt de la France de travailler à l'agrandissement de la nouvelle maison d'Autriche et d'y contribuer en aucune façon. Nous savons les grandes peines que feu le cardinal de Richelieu s'est données pour abaisser la puissance de l'ancienne maison d'Autriche, et ce qu'il en a coûté à la France pour y réussir. Peut-on jamais croire qu'un ministère de France voudrait faire une faute si grossière contre les intérêts les plus essentiels de la France que de contribuer à une plus grande élévation de la nouvelle maison d'Autriche? Article dont je vous recommande de faire un bon usage et de relever adroitement, quoique avec la précaution que vous n'en parlerez pas vous-même aux ministres, mais bien à des tierces personnes qui en redisent aux ministres. Au reste, lassé que je suis de toutes ces mauvaises disputes et reproches qu'on s'arroge de me faire sur la chose la plus innocente, contre ma dignité, je laisserai tout tranquillement aviser le ministère de France auquel parti il se décidera, et, dans le cas qu'il ne conviendra pas à mes intérêts, je n'en serai pas trop embarrassé et saurai prendre le mien pour me garantir de toute mauvaise volonté.

J'attends aujourd'hui ici le duc de Nivernois, qui, après avoir reçu depuis peu de jours un courrier de sa cour, a demandé de me parler. J'attendrai ce qu'il aura à me proposer, et vous en informerai ensuite.

Federic.

Nach dem Concept.


7286. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 21 février 1756.

Je n'ai point eu de vos nouvelles l'ordinaire dernier. En attendant, comme mes lettres dernières de Paris et de Vienne continuent de me marquer que la cour de Vienne, en haine de ma convention de



1 Vergl. Bd. IX, 484—486; X, 535; XI, 484.