<132> devoirs. Voilà, ma chère sœur, une confession générale, après laquelle je me flatte de votre absolution.

Le duc de Nivernois vient aujourd'hui ici; si je pouvais jouir de l'homme aimable, j'en serais charmé; mais, jusqu'à présent, je n'ai vu que l'ambassadeur. Je vous laisse à penser si je suis occupé ou non; obligé de me mêler d'une infinité d'affaires qui, dans le fond, ne me regardent pas, et plongé dans des négociations très délicates et épineuses, je crains, en vérité, de vous communiquer mon ennui, si j'entrais plus avant en matière. Je me contente de vous embrasser de tout mon cœur et de vous assurer de la tendresse parfaite avec laquelle je suis jusqu'au dernier soupir de ma vie, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.


7288. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

Podewils berichtet, Berlin 19. Februar, dass er über den Inhalt der finden Herzog von Nivernois eingetroffenen Depeschen1 bei dem Chevalier de La Touche Erkundigung eingezogen hat, da der Herzog selbst augenblicklich krank ist: „Mais je l'ai trouvé fort boutonné et très serré; j'ai seulement compris par quelques mots qui lui échappaient, qu'il y a de l'aigredoux parmi, de sorte qu'il se pourrait bien qu'il commençât auprès de Votre Majesté par les plaintes de la France, en répétant celles que le sieur Rouillé a faites au baron de Knyphausen, et que le ïénitif vînt après.“

Potsdam, 22 février 1756.

J'ai reçu votre lettre du 19 de ce mois, à laquelle cependant je ne saurais vous répondre, avant que je n'aie parlé au duc de Nivernois, qui nous est arrivé hier, et entendu tout ce qu'il aura à me proposer. En attendant, je vous sais gré de la communication du bon avis que vous avez su tirer préalablement du chevalier de la Touche. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


7289. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.

[Potsdam,] 22 [février 1756].

Mon cher Frère. Le duc de Nivernois est venu hier ici; il y a eu, comme vous pouvez l'imaginer, beaucoup de politique sur le tapis, ce qui, je vous assure, n'est guère amusant à la longue; cependant, à présent, je commence à voir jour à travers les ombres qui ont offusqué l'Europe, et j'espère que dans peu les restes de brouillard s'éclairciront tout-à-fait. Pour varier la matière, nous avons eu deux intermèdes qui du moins font rire à demi machinalement, ce qui vaut toujours mieux que la gravité rébarbative, à laquelle vous savez bien que mon visage



1 Vergl. S. 102.