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bien de la peine d'ailleurs à me persuader que la dernière voudrait dans la conjoncture présente attirer les Français en Allemagne, vu qu'en visant à tel dessein, il fallut qu'elle ait préalablement arrangé un nouveau système et qu'elle fût surtout assurée de la Russie.

Vous continuerez de veiller attentivement sur les arrangements militaires de la cour de Vienne et de m'informer de toutes les circonstances que vous en apprendrez. J'attends vos lettres, que vous me ferez par l'exprès,1 pour vous répondre sur tout ce qu'elles comprendront.

Federic.

Nach dem Concept.


7298. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Knyphausen berichtet, Paris 13. Februar: „Il est arrivé ces jours-ci un évènement à la cour de France qui a causé une surprise générale, et auquel peu de personnes étaient préparées, c'est le choix que le Roi a fait de Madame Pompadour pour être dame du palais de la Reine. Cette Princesse a eu beaucoup de peine à se prêter à cette nomination, et l'on prétend qu'elle n'y a donné son agrément qu'en vertu de la promesse que le Roi lui a faite qu'il n'y aurait dorénavant aucun commerce entre lui et Madame Pompadour et que les liaisons qu'il conserverait avec elle, ne seraient fondés que sur l'amitié. Pour rendre cet engagement d'autant plus solennel et convaincre le public de sa réalité, Madame de Pompadour a non seulement écrit une lettre fort touchante à son mari,2 pour l'inviter à renouer avec elle, mais elle a aussi pris un directeur, nommé le père Sacy, pour gouverner sa conscience et la purifier de toutes les taches dont elle peut avoir été ternie jusqu'à présent. Le Roi a pareillement déclaré qu'il était prêt d'immoler à Dieu tout ce qu'il pouvait y avoir eu de charnel dans ses désirs, et qu'après qu'il en aurait effacé les souillures par le secours de la confession, il ferait ses dévotions à Pâques prochain, qui ont été suspendues pendant plusieurs années3 Le Roi continue de la voir avec assiduité, et les ministres lui font leur cour avec empressement.“

Knyphausen meldet ferner, dass das französische Ministerium die dem Herzog von Nivernois übergebene Copie des preussisch-englischen Vertrages4 jetzt erhalten habe. „M. Rouillé m'a paru être peu édifié de ce traité et m'a dit, après m'avoir prévenu qu'il ne pouvait me faire encore aucune ouverture ministérielle à ce sujet, qu'il ne concevait point comment Votre Majesté, qui avait garanti par ce traité les possessions de la Grande-Bretagne en Europe, croyait pouvoir garantir aussi celles de la France, tandis que ces deux puissances étaient prêtes à entrer en guerre et que leurs opérations ne se borneraient vraisemblablement pas à l'Amérique. En suite de quoi, il ajouta que cet article, ainsi que le premier, par lequel Votre Majesté avait rappelé la garantie du traité de Westminster, liaient généralement les mains à la France pour toutes les opérations qu'elle pourrait entreprendre en Europe contre la Grande-Bretagne, et assuraient à cette dernière l'assistance de Votre Majesté dans tontes les entreprises qu'on avait projetées contre elle … Je ne saurais cacher à Votre Majesté que le ministère de France paraît être tous les jours plus affecté de cet événement et que la copie de ce traité qu'Elle a communiquée à M. de Nivernois, a répandu ici la plus grande consternation … J'ai eu l'honneur de mander à Votre Majesté par ma dernière lettre immédiate5 que j'avais lieu de soupçonner que la cour de Vienne avait entamé une négociation secrète auprès du ministère de France, dans la vue de profiter du refroidissement que peut avoir occasionné Son“



1 Bericht vom 19. Februar. Vergl. Nr. 7306.

2 Lenormand d'Estioles.

3 Vergl. Bd. VIII, 292; IX, 43.

4 Vergl. S. 61.

5 Vergl. Nr. 7285.