<188>

7348. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 3. März, auf den Zweifel des Königs an der Betbätigung des wiener Hofes bei einem Einmarsch der Franzosen in Deutschland:1 „Voici comme une personne qui, quoique n'étant plus dans le service, ne laisse cependant pas d'avoir des connaissances sur le courant des affaires politiques, s'est expliquée. Elle est une des plus zélées pour ravoir la Silésie, et soutient donc que, dans la situation actuelle, les Français pourraient se rendre à Hanovre, sans en être détournés que par Votre Majesté seule, et qu'Elle étant alors aux prises avec eux, il faudrait en même temps de ce côté-ci entrer en Silésie, ce qui obligerait Votre Majesté de Se partager et, selon cette personne, ne pourrait manquer de faciliter la conquête de la Silésie. Ce sont des projets qui se trouveraient difficiles dans l'exécution et sans doute contraires aux intérêts de la France.“ … Le sieur Keith „m'assure toujours que, malgré tous les mouvements, il ne peut pénétrer sur quel objet peut rouler le chipotage entre cette cour-ci et la France.“

Potsdam, 13 mars 1756.

J'ai reçu votre dépêche du 3 de ce mois, au sujet de laquelle je né puis pas vous dissimuler que je vous plains véritablement des mauvais canaux qu'il faut que vous ayez à Vienne pour apprendre quelque chose d'intéressant, ce dont votre dépêche accusée me convainc, vu que, malgré les instances que je vous ai faites de les rendre plus intéressantes, celle-là ne comprend rien que de vague, ni ne m'informe de rien pour entrevoir plus clairement ce qui se passe sur les affaires à Vienne, ce qui m'est pourtant de la dernière importance dans le moment présent très critique.

Si le comte Pretlack n'est pas parti pour la Russie, comme je l'ai compté qu'il le ferait,2 il n'a sûrement pas pris d'autre chemin que pour aller à Cassel, où la cour de Dresde a aussi envoyé de sa part depuis peu le général de Fontenay, avec l'instruction de tâcher à disposer le Landgrave plus favorablement pour le Prince héréditaire.3

Touchant les chipotages entre les cours de France et de Vienne, ils ne peuvent avoir d'autre objet, pour autant que j'en comprends jusqu'à présent, qu'une convention à faire pour donner aux Français [le libre passage] vers le pays d'Hanovre, tandis que les Autrichiens feront une ostentation vers moi; mais, jusqu'ici, j'ai encore bien de la peine à croire que la cour où vous êtes agisse si inconsidérément que de vouloir se brouiller à jamais avec les Puissances maritimes. Ce que je laisse cependant à votre recherche ultérieure pour que vous approfondissiez si le comte de Kaunitz sera capable à concevoir une aussi fausse démarche. Au surplus, si le malheur veut que vous ne sachiez être informé de quelque chose importante, vous observerez au moins avec soin la contenance et l'air de dehors que l'Impératrice et le comte de Kaunitz tiendront; car, s'ils sont dans leur particulier de mauvaise humeur, ce



1 Vergl. S. 127.

2 Vergl. S. 182. 187.

3 Bericht Maltzahn's, Dresden 5. März.