<194> la France, et que j'y avais envoyée. Comme j'attends à présent le résultat de la France là-dessus qu'on a promis de me renvoyer incessamment, mais dont je ne puis vous rien marquer d'avance, vu qu'on en veut auparavant délibérer dans un conseil, je ne manquerai pas de vous l'adresser fidèlement, dès qu'il me sera parvenu.

Vous en avertirez, en attendant, milord Holdernesse et lui direz de ma part que je doutais presque que la réponse que le ministère de France ferait, fut d'abord tout-à-fait suffisante; que je souhaiterais cependant que, supposé que cette réponse ne serait pas entièrement satisfaisante à l'Angleterre, on ne voudrait pas pour cela rompre tout-àfait la négociation, mais laisser au moins quelque porte ouverte dont je pourrais me saisir pour entretenir la négociation, jusqu'à ce que, tôt ou tard et selon les évènements, l'Angleterre trouverait de sa convenance de s'entendre avec la France, où alors ma négociation entretenue saurait acheminer d'autant plus tôt la paix.

Vous insinuerez, d'ailleurs, au susdit ministre que je ne saurais qu'applaudir extrêmement à la sage résolution qu'il avait prise de faire expliquer la cour de Vienne sur notre convention et sur ses desseins;1 que par la réponse que cette cour ferait, on serait sûrement à même de juger sur ses intentions et si elle serait revenue de son dessein de se lier avec la France ou si elle voulait changer de parti; mais que, dans la conjoncture présente, j'étais toujours d'avis qu'il fallait que l'Angleterre dirigeât sa principale attention sur la Russie,2 puisque j'étais toujours de l'opinion que, tandis que l'Angleterre serait bien assurée de la Russie, les Autrichiens n'oseraient pas entreprendre de changer de parti et de système.

Selon mes dernières lettres de Hollande,3 la République saurait bien être obligée de se prêter à la neutralité; vous insinuerez à ce sujet à milord Holdernesse que je présumais que la Hollande ne serait pas aisément prête à la neutralité, si elle n'avait pas cru que la France s'entendait avec les Autrichiens.

Au surplus, j'ai de la peine encore à m'imaginer que les Français dussent entreprendre quelque chose contre l'Angleterre,4 vu que la supériorité des flottes anglaises leur est trop forte, de sorte que je ne vois pas comment ils sauront hasarder quelque chose, ainsi qu'il saurait bien arriver que cette année-ci se tramerait par des ostentations et des démonstrations et que la querelle sera décidée en Amérique.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Nr. 7355. 7356.

2 Vergl. S. 184.

3 Bericht Hellen's, Haag 9. März. Vergl. Nr. 7353.

4 Vergl. S. 170.