<196> attentif sur tous les mouvements que les troupes françaises feront dans les trois évêchés vers la Meuse et du côté de Givet;1 car dès qu'on y assemblera des corps, alors il ne faudra plus s'y fier. Je suppose en ceci que la France a formé quelque mauvais dessein.

Au reste, je veux bien vous dire encore, quoiqu'absolument pour votre direction seule, que j'ai appris de bon lieu2 que l'Angleterre a résolu de faire demander à la cour de Vienne une explication catégorique sur ses desseins par rapport à la paix et la tranquillité de l'Allemagne; la réponse que cette cour donnera, nous fera voir plus clair sur ses vues.

Pour revenir encore une fois sur le projet des conditions que l'Angleterre demande pour se raccommoder avec la France, je vous ordonne de dire au sieur de Rouillé et aux autres ministres que je leur faisais des instances que, supposé, comme j'en suis presque persuadé, que les ministres ne trouvassent point ces conditions suffisantes et qu'elles ne les accommodassent point présentement, ils voudraient au moins faire en sorte que, par la réponse qu'ils y donneront, la négociation ne soit pas entièrement rompue, mais que je puisse la tenir en haleine encore; que cela ne mettrait point obstacle à exécuter leurs [plans] d'opération projetés pour la guerre contre les Anglais, mais pourrait bien servir à l'acheminement de la paix, quand, selon les évènements, la France trouverait de sa convenance de s'en approcher.

Federic.

Nach dem Concept.


7356. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 16 mars 1756.

Les rapports que vous m'avez faits depuis le 6 de ce mois,3 m'ont été fidèlement rendus. Vous vous donnerez la peine de déchiffrer vousmême tout ce qui suit, pour vous assurer d'autant mieux du secret absolument nécessaire.

Je ne doute nullement que les intentions des Autrichiens sur mon sujet ne soient aussi mauvaises qu'on se le peut imaginer, et qu'ils voudraient me faire tout le mal possible; mais en réfléchissant mûrement sur l'avis qui vous est venu d'un concert pris entre les deux cours, que la France tomberait également sur mon pays de Clèves que sur les États d'Hanovre, en attendant que les Autrichiens entreraient en Silésie,4 je ne saurais pas vous dissimuler, quoique absolument pour votre direction seule, que j'ai trouvé cet avis comme des insinuations qu'on vous a lâchées expressément.



1 Vergl. S. 190.

2 Bericht Michell's, London 5. März. Vergl. Nr. 7354.

3 Bericht Klinggräffen's, Wien 6. und 7. März.

4 Die Nachrichten Klinggräffen's sind im Erlass an Knyphausen vom 16. März (Nr. 7355) detaillirter wiedergegeben.