<213> à l'attention que vous me témoignez pour m'informer de certains arrangements pécuniaires que le Duc régnant votre frère a pris à Hanovre pour en consolider ses affaires, et ne doute pas qu'il ne trouve d'abord et au commencement son avantage, quoique à la suite il saurait s'en trouver assez gêné, par la façon d'agir connue en d'autres occasions des Hanovriens sur de pareils négoces.

Cependant, comme Votre Altesse connaît ma confiance envers Elle et mon ouverture du cœur avec laquelle je Lui parle toujours, je ne saurais plus Lui dissimuler combien je suis frappé des nouvelles qui me viennent de toute part de la grande application que le Duc Son frère continue à faire mettre pour frayer une nouvelle route par son pays et pratiquer à des frais extrêmement coûteux un nouveau chemin aux Saxons,1 dans la principale vue que ceux-ci sachent dorénavant éviter entièrement mon pays et la vieille route qu'on y avait établie depuis des siècles. Les circonstances qui y concourent, sont trop odieuses pour que je voulusse fatiguer Votre Altesse de tous les détails, mais j'avoue que j'ai eu bien de la peine à me persuader que jamais mes attentions pour le Duc et mon amitié sans réserve envers lui eussent permis qu'il aurait pu se prêter à une démarche aussi choquante et très préjudiciable que celle-là à mes intérêts.

Ce qui me fâche le plus, c'est qu'à la suite d'une affaire aussi odieuse et révoltante, je ne saurais plus me dispenser de prendre mes mesures à l'égard de ces procédés peu amiables et en agir en conséquence, ce que je voudrais cependant éviter encore au possible.

J'abandonne au jugement de Votre Altesse si la faute serait de ma part, et Son amitié pour moi me persuade que, s'il dépend jamais d'Elle, Elle ne laissera pas passer les occasions pour écarter toute mésintelligence entre moi et le Duc, afin que cette douce union qui a régné jusqu'à présent si heureusement entre nous, puisse continuer inaltérablement. Je suis à jamais avec ces sentiments d'estime et d'amitié que vous me connaissez, Monsieur mon Cousin, de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin

Federic.

Nach dem Concept.


7371. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 22 mars 1756.

J'ai bien reçu votre rapport du 15 de ce mois. Je veux bien croire que le comte Brühl aurait toute l'envie possible de se raccrocher à la France, pour en attraper des subsides.2 Je ne douterais pas même qu'il n'en ait jeté quelques propositions en avant au comte de Broglie, mais je me persuade aussi qu'il n'en sera rien et que d'ailleurs le comte



1 Vergl. S. 156.

2 Vergl. S. 87.