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mauvaises impressions à la France sur mon sujet, qui cependant ne tiendront que jusqu'à ce que celle-ci en sera détrompée.

Les soudaines et fréquentes variations qui arrivent dans les arrangements militaires des Autrichiens, ne proviennent que selon qu'ils ont plus ou moins d'espérance d'entraîner les Français dans leurs idées pour tramer une nouvelle guerre. En attendant, la chose la plus principale à laquelle vous devez être attentif, est le mouvement de leur cavalerie en Hongrie,1 car tandis que celle-ci ne branle pas, il n'y aura rien à appréhender. S'il se confirme, selon vos avis, que les régiments s'exerceront dans leurs différents numéros, il faut présumer que leurs démonstrations vont en arrière.

Je finis par vous dire que vous devez bien vous garder de rassurer en aucune façon le sieur de Keith sur les mauvaises intentions de la cour de Vienne,2 mais de lui en augmenter plutôt les soupçons que de les diminuer.

Federic.

Nach dem Concept.


7374. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.3

Potsdam. 23 mars 1756.

La dépêche que vous m'avez faite du 12 de ce mois, m'a été fidèlement rendue, tout comme celle que vous avez confiée au courrier



1 Vergl. S. 197.

2 Vergl. S. 165.

3 Dem ersten Theil dieses Erlasses liegt das folgende Postscriptum zu dem Erlass vom 20. März zu Grunde; auf der chiffrirten Ausfertigung dieses Postscriptums ist von der Hand des Cabinetssecretärs bemerkt: „Ist nicht abgegangen, weil Se. Königl. Majestät anderweitig davon disponiret und verschiedenes darunter geändert haben.“
     P. S. Comme le duc de Nivernois vient de m'envoyer le paquet pour moi dont vous aviez chargé son courrier qui est arrivé de retour, je vous dirai que j'enverrai incessamment à Londres la réponse que le ministère de France a faite aux propositions de celui de l'Angleterre pour l'acheminement de la paix, et que j'accompagnerai ladite réponse avec tous les motifs possibles pour disposer le ministère anglais à se rapprocher au but salutaire, afin de voir quelle impression cela fera sur eux. En attendant, il m'est venu encore une idée à ce sujet que j'abandonne a votre pénétration, et si vous croyez que les ministres de France voudraient bien s'y prêter, savoir que la France me confiât, d'une manière à y pouvoir fermement compter, son dernier mot par rapport aux avantages et aux cessions qu'elle voudrait faire a l'Angleterre des pays litigieux dans l'Amérique, et qu'après que je serais bien instruit de ses intentions là-dessus, je proposerais, comme de moi-même et sans que la France y fût commise, ces conditions à l'Angleterre, en leur demandant que, pourvu que je me ferais fort de disposer la France d'agréer ces conditions dont en tout cas je voudrais prendre sur moi la garantie, si alors les Anglais voulaient relâcher d'abord et préalablement tous les vaisseaux pris sur les Français pendant l'intervalle des derniers différends, et que, cette démarche faite préalablement de la part des Anglais, l'on conviendrait incessamment après d'un traité de paix, où cependant les conditions susdites seraient regardées et acceptées comme des préliminaires dont on était déjà convenu entièrement, de sorte qu'elles serviraient de base pour régler le reste. De cette sortelà. je crois que la dignité de la France ne sera commise en rien, qu'elle saura parvenir a son but de ravoir ses vaisseaux pris et de faire sa paix d'une manière juste et honorable. Vous ne manquerez pas de me mander au plus tôt possible votre sentiment là-dessus et si le ministère français voudra bien agréer ce tempérament, ou de quelle façon il saurait s'en expliquer.