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7381. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 12. Marz, dass er dem Befehl des Königs gemäss1 die Aufmerksamkeit des englischen Ministeriums auf die Unterhandlungen zwischen Frankreich und Oesterreich zu lenken versucht hat. Le lord Holdernesse … m'a fait entendre „que l'on ne pourrait pas se figurer encore que de semblables menées eussent des suites réelles, mais que, si contre toute attente il en résultait quelque chose, on se croyait malgré cela fort assuré que la Russie resterait attachée aux intérêts de l'Angleterre.“

Potsdam,2 27 mars 1756.

Vos deux dépêches du 12 et du 16 de ce mois m'ont été bien rendues. J'avoue que raisonnablement on ne saurait penser autrement que le ministère anglais le fait, sur l'incongruité qu'il y aurait, quand la cour d'Autriche pense de concilier ses intérêts avec celles de France et de prendre des liaisons permanentes avec celle-ci; mais, pourvu aussi qu'on connaisse l'humeur altière et arrogante de cette cour-là, il ne faut pas s'étonner qu'elle soit capable de donner dans tous les travers possibles, quand elle se croit être traversée dans ses vastes desseins. Et quoique je ne prétende point de nourrir cette dissension qui paraît être parvenue entre la cour de Vienne et celle de Londres à l'occasion de ma convention de neutralité faite avec le roi d'Angleterre, je ne veux cependant point vous dissimuler qu'en conséquence d'un bon avis que j'ai eu,3 la cour de Vienne a fait des propositions à celle de France, sous le prétexte spécieux de faire cesser entièrement la rivalité qui a subsisté jusqu'à présent entre les maison de Bourbon et celle d'Autriche, d'échanger une partie des Pays-Bas autrichiens, voisine à la Flandre française, contre les duchés de Parme et de Plaisance, dont l'infant Philippe est maintenant en possession, et d'entamer cette négociation sous les auspices de la France, sans en faire part même à l'ambassadeur de l'Espagne résidant à Paris. Que cette idée a été habillée du prétexte éblouissant que ce projet, s'il venait à avoir lieu, formerait un mur de séparation entre les possessions de l'Autriche et celles de la France de ce côté-là et que, plus celles-ci seraient divisées, moins la France aurait à appréhender pour la sûreté de ses frontières des Pays-Bas, et que, pourvu qu'on se prendrait bien dans ce traité d'échange, des arrangements définitifs pour la réversion du royaume de Naples pacifieraient l'Italie et conjureraient l'orage qui allait exister, au cas que le présent roi d'Espagne vînt à décéder sans héritiers mâles.

Quoique je ne veuille absolument vous garantir de l'authenticité parfaite de ces avis et que je sache qu'au moins la France n'a pas déjà commencé à travailler à l'exécution de ce projet, j'ai bien voulu vous en informer en attendant, pour votre seule direction, et quoique d'ail



1 Vergl. Nr. 7308 S. 152.

2 In der Vorlage verschrieben für Berlin. Der König weilte vom 26. bis 28. März in Berlin. Vergl. S. 219 Anm. 1.

3 Berich Knyphausen's, Paris 15. März. Vergl. Nr. 7382.