<225> leurs le ministre de France à Vienne, le comte d'Aubeterre, s'est laissé échapper dans quelque entretien particulier d'un dessein de la France d'assembler une forte armée sur le Rhin,1 je veux cependant que vous vous teniez tout clos et boutonné envers le ministère anglais jusqu'au temps que la cour de Vienne se sera déclarée aux demandes qu'en conséquence de vos rapports antérieurs le sieur Keith lui devra faire au sujet de ma convention faite,2 et que vous aurez appris que cette réponse n'a été point satisfaisante et plutôt revêche aux Anglais, et qu'alors, et point du tout avant cela, vous devez communiquer au ministère anglais tout ce que j'ai touché là-dessus sur les périls qui le menaçaient, si jamais la cour de Vienne parvenait à ses vues. Au sujet de quoi, je veux bien vous dire pour votre direction que je ne veux absolument pas donner lieu à ce que les ministres anglais me soupçonnent de leur donner de fausses alarmes et d'avoir des vues pour brouiller les affaires; c'est pourquoi vous userez de bien des précautions pour ne pas donner occasion à faire naître de pareils soupçons, mais, dès qu'aussi les chipotages secrets entre les deux cours de Vienne [et de la France] les constateront plus aux ministres anglais et que d'ailleurs la déclaration à donner de la cour de Vienne ne sera point trouvée satisfaisante, c'est alors que vous déploierez au ministère anglais tous les avis susdits, afin d'y pouvoir aviser. D'ailleurs, vous insinuerez alors, adroitement et sans que j'y sois moi-même compromis, la nécessité qu'il y a de faire en sorte qu'au moins il soit rétabli entre moi et la Russie de la bonne intelligence,3 puisqu'il serait bien malséant que, tandis que la Russie et moi nous serions dans des principes tendants aux mêmes fins, il y aurait de l'éloignement entre nous; sur quoi vous agirez cependant avec toute l'adresse et prudence dont vous êtes capable.

Federic.

Nach dem Concept.


7382. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Berlin, 27 mars 1756.

J'ai reçu votre dépêche du 15 de ce mois. Je suis presque persuadé que ce que vous me marquez des propositions que la cour de Vienne a fait faire à celle de France,4 est fondé, et que n'attendraiton d'une cour aussi présomptueuse et altière que celle de Vienne pour parvenir insensiblement à ses fins! Je crois, en attendant, que tout le monde en France ne sera pas aussi dépourvu de bon sens qu'il ne saurait pénétrer les vues que la cour de Vienne voudrait y cacher, ni



1 Bericht Klinggräffen's, Wien 17. März. Vergl. Nr. 7380.

2 Vergl. S. 194.

3 Vergl. S. 205.

4 lieber den Inhalt des Knyphausen'schen Berichtes vergl. Nr. 7380 und 7381.