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il était toujours à appréhender qu'elles sauraient parvenir tôt ou tard à des désordres fâcheux.

Federic.

Nach dem Concept.


7401. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 6 avril 1756.

Votre dépêche du 26 du mois dernier de mars m'a été bien rendue, sur laquelle je suis bien aise de vous dire que je suis persuadé que ce que vous me mandez par rapport au chipotage entre les deux cours, remplit principalement ses objets,1 indépendamment de quelques conditions pour étendre ou rétrécir les possessions qu'on voudra échanger l'une contre l'autre.

Quant à l'expédition que la France tentera sur Port-Mahon,2 vous devez être persuadé que les Anglais feront de leur mieux pour soutenir cette place et ses dépendances, et que ce que l'on croit en France que le ministère anglais connivera à faire tomber ladite place, est mal controuvé; mais ce qui est vrai en ceci, c'est que ce ministère n'a pas songé à telle entreprise de la part de la France et qu'il en est ainsi pris au dépourvu; aussi mes lettres d'Angleterre3 me marquent qu'on s'y trouve bien en peine de cette entreprise, contre laquelle on n'avait pris assez de mesures, tout comme on s'y trouvait embarrassé de l'invasion que la France méditait de faire en Angleterre,4 de sorte que je crois que, les Français sauraient succéder en leurs entreprises dans la Méditerranée et fatiguer extrêmement les Anglais par les dépenses qu'ils obligeront leur faire.

En attendant, l'on dit que le roi de Sardaigne a pris beaucoup d'ombrage sur la négociation de la France d'avec la cour de Vienne et qu'il vient de faire à ce sujet une alliance offensive et défensive avec l'Angleterre.

Au reste, comme le duc de Nivernois vient de partir hier d'ici, pour retourner en France,5 et que j'ai oublié par hasard de lui parler encore avant son départ d'une affaire regardant l'abbé de Prades, dont je souhaiterais fort qu'elle saurait être ajustée de bonne grâce en sa faveur, je vous ordonne d'en parler au duc de Nivernois, dès qu'il sera de retour en France. Il s'agit d'une lettre de prise de corps qui a été expédiée autrefois, moyennant une lettre de cachet, contre l'abbé de Prades. Comme vous n'ignorez pas que, selon ce qui s'observe ordinairement, il faut qu'un tel contre lequel une pareille lettre de cachet pour prise de corps a été expédiée, soit obligé de venir se présenter là lui-même, où après quelques formalités il en est relevé, je souhaiterais



1 Den bezüglichen Inhalt des von Knyphausen am 26. März erstatteten Berichts ergeben Nr. 7402. 7403.

2 Vergl. S. 170.

3 Bericht Michell's, London 26. März. Vergl. Nr. 7403.

4 Vergl. S. 148.

5 Vergl. S. 241.