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7461. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 27 avril 1756.

J'ai bien reçu votre rapport du 16 de ce mois, qui ne m'ayant rien offert qui saurait demander des instructions ultérieures pour vous, fait que je ne vous parlerai aujourd'hui que des affaires de la Diète de Suède, au sujet desquelles il faut bien que je vous dise que, du train qu'elles vont, je ne saurais qu'en être extrêmement mécontent. Je ne prétends point relever ici la dureté avec laquelle le comité secret a agi à l'instigation du Sénat de placer des gens auprès les Princes, fils du Roi, contre son gré et son aveu,1 mais l'on me mande2 qu'on a envoyé une députation à la Reine, chargée de la commission injurieuse de demander compte à elle non seulement des bijoux de la couronne qui lui avaient été confiés, mais encore de ceux dont les États lui avaient fait un présent, lorsqu'elle arriva dans le pays. Ce qui me fâche le plus parmi des procédés si irréguliers et outrés, c'est que je viens d'apprendre, non pas par ma sœur, ce que je puis assurer religieusement, mais par un autre canal, que c'est par un propos imprudent du marquis d'Havrincour que tout ce manège s'est élevé, ayant dit en présence de beaucoup de monde que la Reine avait fait engager ses bijoux à Hambourg.

Vous pouvez bien en parler convenablement au sieur de Rouillé, quoique sans trop appuyer sur la dernière anecdote, et lui dire que, comme de pareils procédés allaient trop loin, je n'avais pas pu me dispenser d'en faire parler au ministre de Suède résidant à ma cour, le sieur de Wulfwenstjerna, et que je me persuadais que lui, M. de Rouillé, voudrait bien faire en sorte que le sieur Havrincour dût modérer plus ses transports et agir avec une modération qui convient à son caractère.

Federic.

Nach dem Concept.


7462. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 27 avril 1756.

J'ai reçu votre rapport du t7 de ce mois et vous avoue que je ne sais à la fin plus que penser des rapports que vous me faites, dont je commence d'être en peine pour vous-même et ne saurai, si cela continue, comment faire pour les lire, sans être affecté de l'extrême sécheresse qui y règne.3 Je suis fâché des reproches que je me vois obligé de vous en faire, mais c'est bien vous qui vous les attirez; j'en appelle à la minute de votre rapport susdit, si vous voulez vous prendre la peine de la relire. La conjoncture présente ne permet pas que je me



1 Vergl. S. 211.

2 Bericht des Grafen Solms', Stockholm 13. April. Vergl. Nr. 7459.

3 Vergl. Nr. 7454 S. 292.