<306>

les partisans de la Russie; que les auteurs [de ce projet] se servaient du prétexte que le grand-chancelier Bestushew négligeait les intérêts de la Russie, à laquelle il importait d'avoir un parti dans un royaume voisin comme la Pologne, pour tâcher de changer le ministère; … que le comte Brühl se vantait d'être sûr du Grand-Chancelier … Le second billet est la réponse du grand-chancelier Bestushew à la Duchesse, où il lui dit qu'il savait par la correspondance que le vice-chancelier Woronzow et le sieur Olsuwiew avaient entretenue avec son frère, toutes les calomnies inventées et les complots tramés contre lui1 qu'il croyait l'ambassade dangereuse, à cause que son frère ne ferait que brouiller la Russie avec la Pologne et la Saxe, comme il avait manqué de la brouiller avec la cour de Vienne … Le sieur Funcke finit sa dépêche en marquant que le comte Esterhazy aurait ces jourslà une conférence dans laquelle il instruirait le ministère russien des sentiments de la cour de Vienne sur la convention de neutralité de Votre Majesté avec Sa Majesté Britannique; qu'il ignorait encore ce que cet ambassadeur autrichien était chargé de faire connaître.“

du Prince vers Berlin, s'est à la fin déboutonné envers le Landgrave régnant sur la commission dont sa cour l'avait chargé, en déclarant à celui-ci qu'il s'était passé un an que le Prince avait sollicité auprès de la Reine-Impératrice d'être agréé à son service dans la charge de Generalfeldzeugmeister avec l'ancienneté de 1747. Sa Majesté Impériale n'y avait pas pris alors attention et ne s'était déterminée à rien; mais que, du depuis, le Prince ayant réitéré ses sollicitations, et par une considération particulière pour le Landgrave, la Reine-Impératrice venait de se prêter à recevoir le Prince en son service et de lui accorder le brevet tel qu'il avait autrefois souhaité, ne doutant pas que le Landgrave ne lui en sût gré et ne donnât son agrément à cette affaire. Sur quoi, le Landgrave a répondu qu'il ignorait parfaitement que jamais le Prince son fils eût fait cette démarche, dont il était d'autant plus surpris, parceque celui-ci avait toujours fortement protesté de n'être jamais entré ni en correspondance ni en liaisons avec la cour de Vienne, de sorte qu'il faudrait bien que lui, le Landgrave, s'éclaircît préalablement sur ce sujet avec le Prince. Aussi l'affaire estelle restée là jusqu'à présent. J'ai bien voulu vous communiquer ce détail pour votre direction seule, afin de vous mettre par là à même de poursuivre les recherches que je vous ai ordonné de faire à ce sujet.2

Du reste, j'ai été bien aise d'apprendre les nouvelles intéressantes que le post-scriptum de votre rapport comprend; elles m'ont été bien instructives, et je souhaite fort de pouvoir être informé encore de la façon dont le comte Esterhazy s'est expliqué dans la conférence qu'il a eue en dernier lieu avec les ministres de Russie, et d'ailleurs comment le sieur Williams s'est expliqué au sujet des dépêches que son dernier courrier lui avait apportées,3 en sorte que vous ferez au mieux pour me satisfaire encore là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. XI, 284.

2 Vergl. Nr. 7431 S. 270.

3 Vergl. S. 236.