<311> sur la garantie des Pays-Bas par un traité de neutralité et de la régler par une simple convention, dans laquelle on laisserait les autres objets de cette négociation entièrement à l'écart et stipulerait d'en faire par la suite la matière d'un traité séparé; enfin que, pour mettre le ministère de France au pied du mur là-dessus et écarter tout obstacle, il offrait de la part de sa cour de laisser même l'élection d'un roi des Romains à l'écart et de ne toucher à aucun autre objet dans cette convention que celui mentionné dessus.

Vous finirez par informer les ministres anglais qu'en conséquence de mes nouvelles de Suède,1 il n'y avait rien de conclu encore entre la Suède et le Danemark, par rapport au concert à joindre leurs flottes respectives,2 pour protéger leur commerce et faire respecter leurs pavillons contre les insultes des vaisseaux étrangers, et que cette négociation n'était pas encore si avancée qu'on paraissait la regarder, vu qu'il y avait des anicroches par lesquelles elle devait être arrêtée, au point même d'échouer; enfin qu'on regardait cette union comme une chose qui devait se faire ou en peu ou jamais, aussi un des articles qui pourra faire un empêchement à la conclusion, regardait le commandement des deux escadres combinées, que le Danemark prétendait, parcequ'il y était le plus fort en nombre des vaisseaux pour cette expédition.

Vous ne manquerez pas de communiquer tout ceci confidemment aux ministres anglais et de me faire un rapport exact de ce qu'ils vous auront dit sur les différents sujets mentionnés.

Federic.

Nach dem Concept.


7475. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 4 mai 1756.

La dépêche que vous m'avez faite du 23 d'avril passé, m'a été fidèlement rendue, par laquelle j'ai été bien aise de voir que j'ai deviné juste, quand je vous avais marqué par une de mes dépêches antérieures3 que je ne croyais pas la négociation entre les cours de Versailles et de Vienne entièrement suspendue, mais bien que la France voudrait être assurée auparavant des sentiments de l'Espagne.

Pour ce qui regarde le pli4 que le comte de Starhemberg y a pris pour presser les ministres de France à convenir avant tout d'une neutralité des Pays-Bas, j'ai bien de la peine à croire que le ministère de France dût autant méconnaître ses vrais intérêts pour donner dans ce panneau et faire une pareille convention, sans envisager les suites très préjudiciables qui en résulteront pour la France.



1 Bericht des Grafen Solms, Stockholm 16. April.

2 Vergl. S. 239.

3 Vergl. Nr. 7451 S. 290.

4 Ueber den bezügliche Meldung von Knyphausen vergl. Nr. 7474. 7478.