<314> roi d'Angleterre ayant cherché par son traité avec le roi de Prusse à garantir l'Hanovre de tout danger d'une invasion, l'Autriche se croyait autorisée par cet exemple à procurer la même sûreté aux Pays-Bas par un traité avec la France. Si cela était, ajoute le comte Flemming, la cour de Vienne encourrait avec raison la censure que méritait tout parti faible, qui, en ne produisant aucun bien pour celui qui le prend, ni pour ses alliés, nuisait encore à la réputation de fermeté et de bonne politique et laissait le champ libre aux trames de ses ennemis. Un entretien que le comte Flemming a eu avec le comte d'Aubeterre, le confirme, à ce qu'il dit, dans l'opinion qu'il n'y a rien encore d'établi d'essentiel entre les cours de France et de Vienne, et moins encore quelque chose d'intéressant qui pût tirer à conséquence contre Votre Majesté, le dangereux voisin de la Saxe … [Le comte Flemming] appréhende que les mesures de la cour de Vienne ne soient fausses en tout point, et qu'entre les différents partis à prendre le comte Kaunitz ne lui ait fait choisir le plus mauvais, en ce que, se vouant à l'inactivité, elle livrerait la Grande-Bretagne au ressentiment de la France, seconderait ainsi les vues impérieuses de celle-ci, en perdant de vue l'équilibre, et laisserait manœuvrer tranquillement le roi de Prusse.“

Potsdam, 7 mai 1756,

Je vous sais le plus parfait gré des nouvelles très intéressantes que vous m'avez mandées par le post-scriptum que j'ai trouvé à la suite de votre dépêche du 30 d'avril, qui m'ont répandu beaucoup de lumières sur bien des choses que j'avais de la peine à concilier. Deux ou trois rapports du même genre de votre part me mettront parfaitement au fait et me feront voir tout clair sur le système que la cour de Vienne voudra adopter, et sur tout ce qui peut y avoir rapport. Je les attends successivement de vous, connaissant votre zèle pour tout ce qui peut m'être intéressant.

J'apprends que le sieur Funcke vient de passer, il y a trois jours, à Francfort-sur-l'Oder, pour aller à Dresde.1

Federic.

Nach dem Concept.


7478. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 8 mai 1756.

J'ai reçu votre rapport du 28 d'avril. Je crois le bruit fondé dont vous faites mention, en conséquence duquel la cour où vous êtes va adopter dans la conjoncture présente le système d'une neutralité parfaite; au moins des avis que j'ai eus de différents lieux me le confirment,2 reste à voir si cela se soutiendra. En attendant, il m'est revenu de bon lieu3 que ladite cour négocie présentement en France la neutralité des Pays-Bas préférablement à toute autre affaire, et, pour ce qui regarde ses propositions relativement au troc à faire de la Flandre autrichienne contre les possessions en Italie de Don Philippe, elles seront traitées à Madrid.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 260.

2 Vergl. Nr. 7477.

3 Bericht Knyphausen's, Paris 23. April. Vergl. Nr. 7475.