<316> commission avait rendu un jugement en vertu duquel tout ce qu'il pouvait y avoir d'équivoque dans la forme du gouvernement, et les autres actes qui y étaient relatifs, avait été éclairci et décidé par l'autorité des Etats; qu'enfin il était à appréhender que, si les États du royaume venaient à être informés à la Diète prochaine par les protocoles du Sénat que ce corps avait entamé, pendant le temps de leur séparation et sous une médiation étrangère, une négociation de cette nature, on casserait non seulement et annulerait tout ce qui aurait été statué par lui, mais que cela pourrait inspirer aussi de la méfiance et du mécontentement à la nation contre les puissances qui auraient concouru à une pareille démarche … Que [la cour de France] se conformerait cependant avec plaisir et empressement à tout ce que Votre Majesté jugerait être convenable, supposé toutefois que le Sénat donnât son consentement à une pareille démarche et qu'il se crût autorisé à pouvoir s'y prêter avec espérance de succès et sans avoir rien à appréhender de la part des Etats.“

Potsdam, 8 mai 1756.

J'ai reçu votre rapport du 26 d'avril. Dans le moment où le ministère de France se promet de grands succès de son entreprise sur Port-Mahon, je ne m'attends pas à une explication fort satisfaisante aux Anglais par rapport à la réponse que ceux-ci ont faite et que je vous ai envoyée;1 aussi dès que nous aurons la nouvelle de la prise de Port-Mahon, j'ai grande envie de sonder le ministre anglais qui va arriver au premier jour à ma cour,2 si le ministère britannique voudra bien se prêter à faire la paix avec la France contre la restitution de Port-Mahon.

Au reste, je suis bien fâché qu'en conséquence de ce que M. de Rouillé vous a dit, la France hésite d'employer ses bons offices pour apaiser les troubles qui règnent en Suède entre le Roi et le Sénat, et, pourvu que la France persiste dans ce sentiment, je ne saurais faire autrement que de songer à d'autres moyens convenables pour rendre le Sénat de Suède plus traitable, ne pouvant pas abandonner tout-à-fait la Reine, ma sœur, aux procédés indécents et injurieux dont on a usé jusqu'à présent à son égard.3

Federic.

Nach dem Concept.


7481. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A MAGDEBOURG.

Prinz Ferdinand von Braunschweig schreibt, Magdeburg 5. Mai: „J'ose présenter à Votre Majesté une lettre que le Duc régnant, mon frère, m'a écrite en date du 3 de ce mois.4 Quoique cette lettre ne soit que purement familière, écrite d'un frère à l'autre, je crois cependant ne devoir pas la cacher à Votre Majesté, trouvant qu'un de ses passages regarde directement Ses intérêts : c'est que le Duc m'y marque qu'un conseiller de la Chambre saxon était arrivé à Brunswick et qu'il avait produit sa commission pour entrer en négociation sur le nouveau chemin.5 Si j'ai d'un côté le déplaisir de faire remarquer à Votre Majesté cette démarche des Saxons, qui paraissent ne vouloir pas se rendre encore, j'ai eu de l'autre le plaisir de voir qu'ils se sont trompés dans leur attente et qu'ils ont totalement manqué leur but avec le Duc mon frère.“



1 Vergl. S. 277.

2 Vergl. S. 319.

3 Vergl. Nr. 7479.

4 Das Schreiben liegt nicht vor.

5 Vergl. S. 269.