<326>nant en même temps assez clairement à entendre qu'elle avait choisi le parti de rester tranquille, jusqu'à ce qu'elle pût voir plus distinctement ce qui pourrait convenir à ses intérêts; parti qui lui paraissait d'autant plus nécessaire à prendre, qu'on n'était pas bien sûr que l'indolence de la France et l'inconstance de la Grande-Bretagne ne fissent éclore un accommodement entre elles, quand on le penserait le moins. L'Impératrice-Reine est convenue, après cela, que les conjonctures présentes étaient à la vérité très propres à la France pour se venger du changement du roi de Prusse, mais qu'elle ne croyait pas que la cour de France eût envie d'en profiter et d'entreprendre quelque chose contre une puissance aussi habile que respectable, qui cependant de son côté n'avait aucun ménagement pour qui que ce fût, comme elle pouvait assez le prouver par son exemple, ayant mille plaintes à faire contre cette dernière. Le comte Flemming, n'ayant pas voulu laisser échapper une occasion si favorable de s'acquitter de la commission dont le comte Brühl l'avait chargé pour l'Impératrice, lui a dit làdessus que personne ne se ressentait davantage des effets de la mauvaise volonté du roi de Prusse que la Saxe; que ses chicanes et ses injustices envers celle-ci étaient si outrées et si criantes qu'il y avait à craindre qu'à la longue elles ne menassent à des suites très désagréables et dangereuses, et que, par cette raison, il ne pouvait se dispenser de demander à l'Impératrice, au nom de son maître, de quel œil elle les regarderait, et sur quel secours la cour de Dresde pourrait compter de sa part dans un cas si fâcheux. A quoi, l'Impératrice-Reine a répondu que la conservation du roi de Pologne, tant en qualité de roi qu'en qualité d'électeur, lui importait trop pour ne pas promettre de vouloir alors l'assister de tout son pouvoir; que cependant elle était d'avis qu'il fallait dissimuler avec le roi de Prusse, autant qu'il serait possible.“

Flemming hat des weiteren der Kaiserin die Bitte vorgetragen, auf die Beruhigung der Angehörigen beider Confessionen in Deutschland hinzuwirken, deren Hader in Betreff der Vorgänge in Hessen-Cassel das Reich mit einem Bürgerkriege bedrohe. Die Kaiserin hat mit grosser Entrüstung einer ihr eben zugegangenen Nachricht gedacht, nach welcher der englische Gesandte im Haag den Generalstaaten die Meldung gemacht haben sollte, dass Frankreich und Oesterreich zum Umsturz der hessischen Religionspacta sich vereinigt hätten … Le comte Flemming „ajoute à la fin qu'il croyait qu'on n'avait jusqu'ici nulle envie à Vienne de prendre si tôt un parti décisif; que l'aigreur et les préjugés de l'Impératrice contre la cour de Londres paraissaient être un mal chronique qui ne serait guéri que par la suite du temps et par des procédés beaucoup plus adoucis de la part des Anglais. D'un autre côté, dit-il, le respect qu'on garde pour les forces du roi de Prusse, l'intelligence secrète qu'on suppose toujours entre ce Prince et la cour de France, l'attente d'un prochain accommodement et peut-être aussi le peu d'union qui est dans le Conseil, empêcheront la cour de Vienne de rien entreprendre contre son dangereux voisin. Le comte Flemming, persuadé que c'était là servir le roi de Prusse, comme on dit, sur les deux toits, promet de s'expliquer envers le comte Kaunitz là-dessus.“

Potsdam, 11 mai 1756.

Votre dépêche du 4 de ce mois m'a été bien rendue, et j'ai été bien aise d'apprendre que le bruit qui a couru d'une maladie contagieuse qui avait infecté le village de Welmitz en Lusace, n'a eu aucun fondement.

Les nouvelles que vous m'avez communiquées par le post-scriptum joint à votre dépêche, m'ont été encore fort intéressantes, ainsi que je vous en sais bien du gré. Cependant, je n'ai pas pu voir sans toute émotion les propos faux et indignes que le comte de Flemming a tenus à la Reine-Impératrice à mon égard. J'avoue que c'est une gent bien singulière que celle de la cour de Dresde; au lieu de me savoir gré de