<338> d'abord et de son propre gré donné les plus fortes assurances que, quand un jour il viendrait à succéder à son père, il n'obligerait jamais ni son épouse, ni ses enfants, ni aucun de ses sujets, à changer de religion et que c'était le système invariable qu'il s'était formé. Quoique je sais combien je m'y dois fier, je n'ai pas manqué de fortifier au possible le Prince dans ces sentiments, en lui faisant envisager les suites pernicieuses qui en résulteraient, s'il se départait jamais des engagements pris avec son père, et qu'il s'en élèverait une funeste guerre où son pays serait obligé de mettre la nappe aux deux partis. Vous assurerez le sieur de Münchhausen que je ferai tout ce qui sera humainement possible pour adoucir les sentiments de ce Prince, mais qu'il m'avait fait sousentendre une chose qui ne laissait pas que de m'embarrasser étrangement, c'est qu'il était déterminé, après qu'on avait séparé sa femme de lui, de se remarier, dès que son père serait mort, à une princesse catholique; article qui me paraît bien difficile pour l'en dissuader, si une fois il s'est déterminé fermement, comme il m'a paru l'être.

Federic.

Nach dem Concept.


7501. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 18 mai 1756.

La dépêche que vous m'avez faite du 7 de ce mois,1 m'a été fidèlement rendue, sur laquelle je ne saurais vous dire cette fois-ci que, quoique je croie que les Français ont sujet d'être mécontents de plusieurs démarches des Anglais relativement à leurs différends en Amérique, je suis cependant très fâché de ce que je vois la France si éloignée encore à prêter les mains aux expédients qui sauraient conduire à un accommodement. En attendant, je ne laisserai pas de communiquer fidèlement aux Anglais la réponse à leur réplique, dont cependant je ne me promets pas le succès désirable, vu que, selon ce que mes lettres de Londres m'apprennent,2 quoique indécis encore sur le parti que l'on prendrait après l'expédition de la France contre Minorque, pour lui déclarer la guerre ou pour attendre sa déclaration, on était, avec cela, bien résolu de ne se relâcher en rien des prétentions qu'on croit avoir contre la France, au cas même qu'elle s'empare de l'île de Minorque.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Zwei Berichte Knyphausen's vom 6. und 7. Mai enthalten, der erste (6. Mai) in den Beilagen die Actenstücke der französisch-englischen Ausgleichsverhandlungen (vergl. Nr. 7506), der zweite (7. Mai) unter anderem die in dem Immediaterlass an Michell vom 18. Mai (Nr. 7500) wiedergebenen Nachrichten über die Unterhandlungen Starhemberg's.

2 Bericht Michell's, London 7. Mai. Vergl. Nr. 7500.