<394>

7553. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Knyphausen berichtet, Paris 28. Mai, über den zwischen Oesterreich und Frankreich geschlossenen Vertrag:1 „L'on vient de m'assurer de bonne part que le corps de ce traité est composé de quatre articles, dont le premier concerne simplement le maintien de la bonne intelligence entre les deux cours et rappelle implicitement tous les traités généraux de paix auxquels elles ont concouru, et nommément celui de Münster, qui y est articulé; que par le second on a stipulé la neutralité des Pays-Bas, qu'on a restreinte à la durée des troubles actuels qui se sont élevés entre la France et l'Angleterre; que le troisième a deux branches, dont la première renferme une promesse de la part de l'Impératrice-Reine de ne fournir aucune espèce de secours à l'Angleterre pendant le cours de la guerre présente, comme n'étant nullement relative aux traités qui subsistent entre Leurs Majestés Impériales et le gouvernement de la Grande-Bretagne; que, par la seconde branche de ce même article, l'Impératrice s'engage en outre à ne s'opposer en aucune manière aux mesures que la France pourrait prendre contre les États et possessions du roi de la Grande-Bretagne, en haine de la guerre offensive qu'elle prétendait lui avoir été faite par ce Prince; que le quatrième article de ce traité est purement de style et concerne le terme de l'échange des ratifications, qu'on n'a point su m'indiquer. Qu'on a joint deux articles séparés au corps de ce traité, par le premier desquels la France a promis son consentement à l'élection d'un roi des Romains et s'est engagée à la soutenir de tout son crédit en Allemagne; que par le second les parties contractantes sont convenues de régler par un traité séparé et définitif tous les autres objets qu'on aurait été obligé de laisser à l'écart pendant le cours de la présente négociation, dont les principaux sont, à ce qu'on assure, relatifs à l'échange des duchés de Parme et de Plaisance contre une partie des Pays-Bas, proposé par la maison d'Au-

Stettin, 8 juin 1756.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 28 de mai, et vous sais bien du gré des informations que vous me donnez des conditions qui font l'objet de la convention qui vient d'être signée entre les cours de Vienne et de Versailles; mais comme, selon vous, par un des articles séparés est stipulé que les parties contractantes règleront par un traité séparé d'autres objets qu'on avait laissés jusqu'à présent à l'écart, je ne suis pas sans appréhensions qu'il y ait effectivement des engagements pris entre les deux cours qui sauraient être très préjudiciables à mes intérêts, ou qu'il y ait un mystère encore que vous n'ayez pas approfondi, et qui regarde des liaisons à prendre entre la France et la Russie. Vous savez déjà mes soupçons sur l'émissaire Douglas2 que la France a envoyé depuis quelque temps à Pétersbourg, où par l'entremise du ministre autrichien, le comte Esterhazy, il a été présenté à l'Impératrice et aux ministres de Russie. A présent, mes lettres de la Haye3 m'apprennent qu'il y était arrivé un courrier au ministre de Russie, le comte Golowkin, qui lui avait porté un ordre de sa cour de vivre en plus grande liaison avec les ministres de France, et que depuis il avait été deux ou trois fois chez le comte Bonnac, ce qu'il n'avait pas fait depuis un an, et qu'il avait d'ailleurs remis



1 Vergl. S. 371.

2 Vergl. Nr. 7545 S. 381.

3 Bericht Hellen's, Haag 31. Mai. Vergl. Nr. 7552.