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mais, outre cela, de mettre bien Votre Majesté avec la cour de Pétersbourg,1 venant d'avoir des assurances positives par le prince Golyzin, ministre de Russie, que cette puissance y était disposée, si pareille disposition était chez Votre Majesté et que Sa Majesté Britannique en pût répondre et le raccommodement se faire par son canal.“

et les ratifications arrivées le 27 du même mois, le sieur Rouillé avait communiqué ces traités à tous les ministres étrangers, sans en avoir délivré cependant aucune copie et s'étant simplement borné à permettre qu'on en prît lecture; comme, nonobstant cela, mon ministre en France a trouvé moyen d'en tirer copie, j'ai ordonné à mon ministère du département des affaires étrangères de vous en faire communication,2 ainsi que je m'y réfère.

L'on m'assure qu'il y a encore deux articles séparés et secrets dont l'un doit regarder l'élection d'un roi des Romains en faveur de l'archiduc aîné d'Autriche,3 mais au sujet de l'autre on ne m'a pas pu apprendre jusqu'ici quelque chose avec précision.

Au reste, j'ai été toujours bien aise d'apprendre que le ministère anglais compte de ramener dans peu la Russie à ses vrais intérêts et de détruire d'ailleurs entièrement dans l'esprit de l'impératrice de Russie les insinuations malignes que la clique autrichienne lui avait inspirées; aussi saurez-vous assurer au ministère anglais que je concourrais volontiers aux liaisons qu'il prendra avec ladite cour, et qu'il ne me restait pas le moindre éloignement à ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.


7572. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 5. Juni: „Je compte les arrangements pris entre la France et cette cour-ci bien dérangés, depuis qu'il m'est parvenu par un ami qu'il est arrivé, il y a quatre jours, un courrier à la cour et un autre au comte Keyserlingk de Pétersbourg. Cet ami a lu lui-même la dépêche assez courte au comte Keyserlingk, qui proprement ne lui a porté qu'un ordre sur la façon de s'expliquer, lorsqu'on lui parlerait : c'est que l'impératrice de Russie, ayant observé que l'intention de la France était de troubler la paix et la tranquillité de l'Europe, avait pris le parti de rester avec ses alliés, mais surtout avec l'Angleterre, dans les engagements qu'elle avait pris avec cette couronne, et qu'en conséquence elle tiendrait ses troupes en telle

Potsdam, 15 juin 1756.

J'ai bien reçu le rapport que vous m'avez fait du 5 de ce mois. Je souhaite que le canal duquel vous avez tiré l'avis touchant les derniers ordres qui sont parvenus au comte Keyserlingk de sa cour, soit tel que vous y sachiez tabler sûrement, mais ce qui en partie me confirme l'avis, c'est l'air non content que le comte Kaunitz a fait remarquer. Au surplus, jusqu'à présent il ne m'est rien revenu au sujet des affaires de la cour de Pétersbourg qui saurait



1 Vergl. S. 225.

2 Demgemäss P. S. zu dem Ministerialerlass an Michell, Berlin 15. Juni.

3 Vergl. S. 328. 341.