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Il y a une bonne lettre de Vienne1 qui marque que la nouvelle d'un traité fait et signé entre l'Impératrice-Reine et la France, parvenue inopinément en Russie, y aura effectué la même surprise quenelle de la convention de neutralité entre l'Angleterre et la Prusse y avait causée, et que les bonnes dispositions qu'on y avait montrées pour la cour de Vienne, y seraient d'abord considérablement changées, à moins qu'on ne veuille supposer qu'il y ait aussi déjà un chipotage secret entre la France et la Russie.

Nach der Ausfertigung.


7575. AN DEN GENERALFELDMARSCHALL VON LEHWALDT IN KÖNIGSBERG.

Campement bei Magdeburg, 17. Juni 1756.

Da die Sachen von Europa von Tag zu Tage ernsthafter und verwickelter werden, so dass deren Ausschlag ganz misslich ist, und Ich nöthig haben dörfte, Euch nächstens einen expressen Officier zu schicken, um Euch Meine Ordres zu Eurer ferneren Direction auf alle Fälle, und wie alles dorten arrangiret werden soll, zu überbringen,2 so habe Ich Euch solches hierdurch vorläufig bekannt machen wollen.

Friderich.

Nach dem Concept.


7576. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Maltzahn berichtet, Dresden 11. Juni, mittelst Postscripts nach einer Relation Prasse's an Brühl, Petersburg 12. April: „,[Le sieur Prasse] s'acquitte d'une commission que le Grand - Chancelier lui a donnée, qui est que ledit Chancelier désirait fort que, pour seconder les vues secrètes qu'il avait, on reçût à Pétersbourg par divers chemins la nouvelle suivante : que le roi de Prusse envoyait de Silésie, sous le prétexte du commerce, toutes sortes de personnes et même des officiers et des ingénieurs déguisés en Ukraine, pour lever une carte exacte de ce pays-là, des routes, de la situation et de l'état des places, pour y porter les sujets à la révolte et, en un mot, pour y jouer le même jeu que Charles XII y avait joué autrefois; que le Chancelier n'aimerait cependant pas que cette nouvelle vînt directement de Dresde par le comte Brühl ou le sieur Gross, ce qui pourrait faire soupçonner là-dessus un concert entre les deux susdits et le chancelier Bestushew; mais qu'il désirait que cela fût mandé par la cinquième ou la sixième main; que, pour cet effet, il s'était déjà adressé à plusieurs ministres dans l'étranger, pour que ces avis vinssent de plusieurs endroits à la fois, et qu'il le priait, lui Prasse, d'écrire pareillement au sieur de Sacken. Ce secrétaire l'ayant beaucoup pressé de lui dire l'usage qu'il voulait faire de tout cela, le comte Bestushew lui a répondu qu'il n'y avait jusqu'ici que la Czarine instruite de ses desseins, mais qu'il pouvait assurer le comte Brühl que la cour de Dresde trouverait son compte dans son projet. A cela le comte Bestushew a ajouté cette gasconnade : que la Saxe se ressentirait bien cinquante ans du mal que Votre Majesté lui avait fait; mais que lui, Bestushew, ferait assez de mal à la Prusse, pour qu'elle s'en ressentît pendant cent ans.

Quelque accoutumé que je doive l'être depuis trois ans3 aux noirceurs et infamies si familières au chancelier Bestushew, il est impossible qu'on ne soit toujours égale-



1 Nach dem Berichte Maltzahn's, Dresden 11. Juni, auf Grund eines Berichtes Flemming's an Brühl, Wien 29. Mai.

2 Vergl. Nr. 7601.

3 Vergl. Bd. X, 70.