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Ledit plan roule, à ce que je sais de science certaine, sur les points suivants. Premièrement, de détacher la Russie de l'Angleterre et d'animer ensuite la première contre moi. D'ailleurs, la cour de Vienne prépare actuellement de grands arrangements à ses propres frais pour m'attaquer; autant que j'en sais, son projet est de marcher avec une armée considérable de la Bohême par la Saxe, qui peut-être y joindra ce qui lui reste de troupes pour entrer dans mes États ici; un autre corps de ses troupes doit entrer dans la Haute-Silésie, où un corps d'armée des troupes russiennes qui est à présent autour de Smolensk, aux frontières de Pologne, doit les joindre pour entrer dans la Silésie. Ladite cour se flatte encore qu'alors les troupes de Russie qui sont actuellement dans la Livonie et la Courlande, doivent aller entrer dans la Prusse. Il m'est d'ailleurs connu, par des avis qui me sont revenus de divers princes de l'Empire, que la cour de Vienne ne cherche qu'un prétexte tant soit peu plausible pour allumer le feu de la guerre, au point qu'au défaut d'en trouver un, son intention est d'en prendre celui de la religion pour susciter la guerre à moi et à d'autres princes de la religion protestante.1

Comme vous concevrez aisément combien il me doit importer, dans ces circonstances, de savoir exactement jusqu'à quel point la France influera et quelle sera la conduite qu'elle observera dans de pareilles occurrences, afin que je sache régler la mienne là-dessus, j'espère de votre fidélité, de votre zèle reconnu pour mes intérêts que vous emploierez tous vos soins et toute votre adresse afin de vous orienter bien là-dessus, sans trop faire remarquer vos vues, afin de m'en donner des notions exactes là-dessus. Je vous défends, cependant, absolument de ne rien dire, ni ne faire rien apparaître de tout ce qui est dessus, ni à M. de Rouillé, ni à personne de tous ceux qui sont dans le parti de Madame de Pompadour, sur quoi vous vous conformerez scrupuleusement.

Au surplus, s'il y a moyen que vous sachiez vous procurer de bons canaux là où vous êtes, pour en tirer des avis sûrs sur des affaires d'importance, vous ne devez point ménager l'argent pour y parvenir, dont je vous tiendrai compte pour vous en indemniser. J'attends le rapport que vous me ferez là-dessus immédiatement.

Federic.

Nach dem Concept.


7587. AN DEN ETATSMINISTER VON SCHLABRENDORFF IN BRESLAU.

Potsdam, 19. Juni 1756.

Bei denen jetzigen höchst critiquen Umständen von Europa, und da die Gefahr eines ausbrechenden grossen Kriegesfeuer fast überall gegenwärtig und vorhanden ist, sehe Ich Mich genöthiget, Mich in eine



1 Vergl. S. 257. 409. 423.