<442> je n'en ai été nullement ombragé ni embarrassé, mais, depuis plusieurs avis que j'ai eus et que le dernier courrier du chevalier Williams, qui a passé par ici, nous a confirmés,1 il me paraît à mon grand regret qu'avec tous les efforts que l'Angleterre a voulu faire pour s'attacher la Russie, on effectuera peu ou rien.

J'ai instruit le sieur Mitchell d'une grande partie de mes idées relativement aux alliances qu'il y aurait à contracter encore pour contrebalancer le poids des cours mal intentionnées envers nous,2 et ne doute nullement qu'il n'en ait fait son rapport au ministère anglais; mais, comme j'ai appris du depuis qu'il y aurait encore à faire quelque chose avec le Danemark, pourvu qu'on se prît à lui proposer une ligue pour obvier aux desseins des princes catholiques-romains dans l'Empire, appuyés par l'Autriche et la France, dont ils méditaient de se concerter,3 l'on saurait encore l'attirer dans notre parti par ce seul moyen; je crois qu'il conviendrait d'envoyer là quelqu'un d'Hanovre, pour en parler au comte de Moltke. Ce que, cependant, vous ne donnerez aux ministres d'Angleterre que comme une idée de ma part dont il dépendrait d'eux de faire usage ou non à leur gré.

Du reste, s'ils croient qu'il y a quelque chose à faire encore avec la république de Hollande, pour prendre des engagements avec elle, je suis tout prêt d'entrer dans leurs idées là-dessus.4

Vous finirez par dire aux ministres que je venais d'être averti que la cour de Vienne faisait assembler un corps d'armée de 60,000 hommes en Bohême et un autre de 40,000 en Moravie, et que je me rapportais sur ceci à ce que j'en avais dit au sieur Mitchell,5 qui n'aurait pas manqué d'en faire son rapport au ministère.

Federic.

Nach dem Concept.


7597. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN IN PARIS.

Potsdam, 22 juin 1756.

La dépêche que vous m'avez faite du 11 de ce mois, m'a été bien rendue. Je ne saurais pas vous cacher que je ne sait pas comprendre sur quel objet peut rouler le chipotage de la France avec la Russie, mais ce qui me paraît moins compréhensible encore, c'est que la Russie forme à présent de fortes armées dans la Livonie et dans la Courlande et qu'en même temps l'Autriche assemble nombre de troupes en Bohême et en Moravie, qui y doivent camper vers le commencement du mois d'août qui vient. Et comme j'ai de la peine à m'imaginer que tout ceci se passerait à l'insu de la France, cela me fait croire que, parmi le traité conclu entre la France et la cour de Vienne, il y a



1 Vergl. S. 427.

2 Vergl. S. 428.

3 Vergl. S. 409. 410.

4 Vergl. S. 456.

5 Vergl. S. 437.