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M. Rouillé a nettement déclaré au comte de Vitzthum que, comme les engagements qui subsistaient entre sa cour et la Russie, étaient tout-à-fait opposés à l'esprit du traité qu'on avait voulu conclure avec Sa Majesté Polonaise, et qu'on était d'ailleurs persuadé que ce Prince était trop jaloux de sa parole pour vouloir y manquer en aucune façon, il était évident que ledit traité ne pourrait point avoir lieu, à moins que le ministère de Saxe ne démontrât la compatibilité qu'il prétendait vouloir établir entre des traités qui paraissaient être si contradictoires. Le comte Broglie a reçu les mêmes instructions, et je sais que, depuis ce temps, le comte de Vitzthum regarde la négociation comme rompue et qu'il ne se flatte plus qu'on entreprenne ici de la renouveler. Mais je sais qu'il continue toujours à m'en attribuer la rupture et qu'il se plaint amèrement des obstacles qu'il prétend que Votre Majesté a apportés à cette négociation.“

sur ses commissions, je veux bien vous dire pour votre direction seule que son entretien qu'il a eu avec moi, a principalement roulé sur le renouvellement de mon alliance avec la France,1 ce qui aussi à la fin ne souffrira pas de grandes difficultés.

Au reste, le duc de Nivernois m'a rendu les livres et le paquet dont vous l'aviez chargé pour moi, et dont j'ai bien voulu vous accuser la bonne réception.

Federic.

Nach dem Concept.


7207. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Solms berichtet, Stockholm 6. Januar: „L'espérance du raccommodement entre le Roi et le Sénat a déjà entièrement disparu … L'homme dont la cour s'est servie pour porter ses insinuations, n'a pas été approuvé; c'est un comte de Mejerfeld…: Il est à la vérité pour le Sénat, mais dans son parti même on le regarde comme un homme de peu de conséquence … La cour n'a pas voulu donner la commission à quelque personne distinguée, pour ne pas paraître d'avoir fait des avances; car c'est encore le point préliminaire que le Sénat devait faire le premier pas.“

Berlin, 20 janvier 1756.

Votre rapport du 6 de ce mois m'a été bien rendu, par lequel je ne vois que trop que la cour où vous vous trouvez fait tant de fausses démarches que personne ne saura l'en retirer, ce dont je suis cependant très fâché.

Quoique je n'aie jamais prêté attention aux bruits qui ont couru sur la fuite du jeune prince Iwan,2 que je n'ai regardés que comme des rêveries de quelque étourdi qui se plaisait d'en imposer au public, néanmoins, parceque vous me marquez que la nouvelle qu'on en avait eue en Suède, se confirmait présentement,3 ma volonté est que vous [deviez] tâcher de bonne manière d'approfondir au mieux cette nouvelle, afin de pouvoir me marquer, avec autant de certitude qu'il sera possible, ce qui en est effectivement ou non.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 21.

2 Vergl. S. 7.

3 Vergl. Nr. 7208.