<472>senden und zugleich dabei melden, wie Ew. Excellenz selbiges dem Herrn Mitchell zustellen möchten, damit er solches zur weiteren Considération an seinen Hof sendete, nicht zweifelnd, es werde derselbe seinen guten Gebrauch davon machen, zugleich aber auch das gehörige Ménagement dabei beobachten. Welches mir befohlene dann hierdurch schuldigst ausrichte und nur vor mein Particulier gehorsamst anfüge, dass falls Ew. Excellenz eine Abschrift von erwähntem Mémoire verlangen, ich solche durch eine zuverlässige Hand fertigen und solche Ew. Excellenz zu übersenden die Ehre haben werde.

Eichel.

Nach der Ausfertigung.

Mémoire raisonné sur la situation présente de l'Allemagne.

Le traité de neutralité signé entre la Prusse et l'Angleterre est l'époque du revirement du système qui s'est fait en Europe. Les événements que l'on prévoit, ne sont que des suites des impressions différentes que ce traité a faites sur les différentes cours. On comptait en France qu'il suffisait d'ordres émanés de Versailles pour que la Prusse en suivît aveuglément les impulsions, et le ministère trouva cette puissance très coupable de n'avoir pas — selon qu'elle en était sollicitée par la France — porté incontinent le feu et le fer dans l'électorat d'Hanovre;1 on ne put jamais faire comprendre à M. Rouillé que l'alliance des deux puissances était prête à expirer, que dans le traité même la cause de la présente guerre était exceptée en termes exprès du casus foederis, et que, quoi que l'on fît, il était impossible de trouver dans ce traité une syllabe qui dénotât une alliance offensive, qu'ainsi la convention de neutralité dont la France paraissait si fort offensée, n'était qu'un moyen de plus pour préserver l'Europe d'une guerre où, dans le fond, il n'y avait d'intéressés que les Français et les Anglais dans leurs possessions d'Amérique. Dans les premiers moments d'emportement, les ministres de Versailles se lâchèrent assez pour laisser entrevoir qu'ils se croyaient en droit de ressentir la prétendue désobéissance qu'on avait eue pour leurs ordres; ensuite, pour en imposer, ils se radoucirent; mais leur vivacité les avait trop trahis dans les premiers moments de leur emportement.

La cour de Vienne avait eu quelque connaissance de la négociation qui était entre la Prusse et l'Angleterre; elle se vit avec dépit frustrée de son espérance; elle avait compté que la Prusse attaquerait sûrement l'électorat d'Hanovre et qu'alors, avec le secours de la Russie, elle pourrait recouvrer la Silésie. Ce coup lui ayant manqué, et se trouvant dirigée par le comte Kaunitz — qui, depuis qu'il avait été ambassadeur à Paris, avait formé le dessein de réunir l'Autriche et la France2 — le comte Kaunitz, dis-je, qui avait préparé de loin, par toutes sortes de




1 Vergl. Bd. XI, 143. 148. 455.

2 Vergl. S. 179.