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autorisé et prêt de faire … Dans un post-scriptum, le sieur Funcke s'étend beaucoup sur les représentations qu'il a faites au Grand-Chancelier pour obtenir à la Saxe des subsides de l'Angleterre, de la promesse que celui-ci lui en avait faite, et du peu de succès qu'on devait s'en promettre. Il a représenté, entre autres, au grand-chancelier Bestushew la lenteur avec laquelle les affaires se traitaient en Russie, qui serait d'autant plus préjudiciable que la Saxe, vu ses détresses,1 ne pourrait pas tarder de se déclarer à la France,2 où de courir le risque de s'asseoir entre deux chaises. Le grandchancelier Bestushew, en étant tombé d'accord, lui a répliqué qu'il osait d'autant moins lui conseiller, qu'il serait très fâcheux que pour la somme de 100,000 ducats que la Saxe gagnerait peut-être avec la France, elle sacrifiât le système général et lui donnât un échec par sa défection. Qu'il serait fâché en même temps de voir la Saxe manquer les subsides français, après le refus que la Grande-Bretagne aurait fait d'en donner, mais qu'il y avait des occasions où l'on ne saurait mieux faire que de se déterminer soi-même, puisque les amis même ne sauraient si bien conseiller. Que la cour de Dresde devait savoir ce qu'elle pourrait accorder a la France, sans s'engager dans des mesures contraires aux intérêts de ses alliés et principalement à ceux de la Russie. La réponse de la cour de Dresde qui a été donnée au comte Broglie, … est en conséquence de cette leçon que le comte de Bestushew avait faite à ces gens-ci.“

mes engagements avec la France, vu que mon traité d'alliance avec elle, qui d'ailleurs allait expirer, n'était que purement et simplement défensif et ne regardait que les possessions européennes de la France, en excluant celles des Indes, qui étaient cependant dans le moment présent le seul objet des troubles élevés entre la France et l'Angleterre, et qu'au surplus la convention en question ne saurait m'empêcher aucunement de renouveler mon alliance avec la France.3

Quant aux autres qui vous parleront sur cette affaire, vous leur direz simplement qu'un des principaux objets de mes soins ayant toujours été de prendre à cœur la tranquillité de l'Allemagne et la conservation de sa constitution, afin de détourner d'elle, autant qu'il m'était possible, les orages qui sauraient fondre sur elle, j'y avais pensé plus que jamais dans la situation critique présente des affaires générales; et ayant trouvé le roi d'Angleterre dans les mêmes sentiments et du même désir, nous nous étions concertés sur les mesures les plus efficaces à prendre pour obtenir une fin aussi salutaire, et que nous étions venus d'arrêter là-dessus entre nous cette Convention, en nous engageant réciproquement de ne pas permettre que des troupes étrangères, de quelle nation qu'elles puissent être, entrassent ou passassent l'Allemagne dans le cours des troubles présentes.

Je finis par vous dire encore que, si la cour de Dresde continue de compter sur des subsides, elle se méprendra furieusement, vu qu'après ma convention faite avec les Anglais, ceux-ci ne lui donneront rien en



1 Vergl. Bd. XI, 358.

2 Vergl. S. 53.

3 Vergl. S. 83.