7206. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

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Knyphausen berichtet, Paris 9. Januar, über die Verhandlung des französischen Specialgesandten Affry mit den Generalstaaten, „Deux objets inquiètent principalement le ministère de la France dans la crise où se trouve cette affaire. Le premier est l'article des sûretés44-3 qu'on persiste à vouloir exiger en cautionnement de la neutralité de la République, supposé qu'elle déclare vouloir prendre ce parti. L'autre consiste dans la réponse qu'il conviendra de faire aux éclaircissements que les commissaires pourront demander au sieur d'Affry relativement à la manière dont la France se comportera à l'égard des Pays-Bas autrichiens, la guerre venant à se manifester entre cette cour et l'Angleterre … Comme le ministère n'est nullement sûr du succès que pourra avoir la guerre maritime, par laquelle on se propose d'ouvrir la scène vis-à-vis de l'Angleterre,44-4 et qu'il prévoit qu'au cas que l'élément sur lequel on veut combattre, ne soit point favorable aux armes de la France, elle sera obligée de prendre sa revanche sur le continent, il ne veut point entrer en explication à ce sujet, ni prendre nulle espèce d'engagement sur ce dernier article. Aussi M. Rouillé m'a-t-il paru décidé à rappeler le sieur d'Affry et à rompre la négociation, au cas que la République insiste sur cette explication et qu'elle veuille en faire une condition préliminaire44-5 … Quant à ce qui concerne la négociation du comte Broglie, 44-6

Berlin, 20 janvier 1756.

J'ai bien reçu votre dépêche du 9 de ce mois, dont je vous témoigne ma satisfaction entière et particulièrement de celle que vous m'avez adressée immédiatement et à moi seul, par les circonstances intéressantes qu'elle comprend, et qui me servent d'avis très utile dans les circonstances présentes, où il m'en faut de pareilles à ma direction.44-7

Je ne serais jamais surpris si la négociation du sieur d'Affry en Hollande ne réussit pas; comme il y a trop de têtes à réunir làdessus, toutes divisées entre elles et attachées au parti qu'elles ont une fois adopté, il ne faut presque pas espérer que le sieur d'Affry ait le succès qu'on s'était promis de sa négociation, et moins encore qu'elles entreront jamais dans la proposition de donner des sûretés à la France, de sorte qu'on peut envisager ladite négociation comme déjà rompue.

Quant au duc de Nivernois, qui a hier commencé de me parler

M. Rouillé a nettement déclaré au comte de Vitzthum que, comme les engagements qui subsistaient entre sa cour et la Russie, étaient tout-à-fait opposés à l'esprit du traité qu'on avait voulu conclure avec Sa Majesté Polonaise, et qu'on était d'ailleurs persuadé que ce Prince était trop jaloux de sa parole pour vouloir y manquer en aucune façon, il était évident que ledit traité ne pourrait point avoir lieu, à moins que le ministère de Saxe ne démontrât la compatibilité qu'il prétendait vouloir établir entre des traités qui paraissaient être si contradictoires. Le comte Broglie a reçu les mêmes instructions, et je sais que, depuis ce temps, le comte de Vitzthum regarde la négociation comme rompue et qu'il ne se flatte plus qu'on entreprenne ici de la renouveler. Mais je sais qu'il continue toujours à m'en attribuer la rupture et qu'il se plaint amèrement des obstacles qu'il prétend que Votre Majesté a apportés à cette négociation.“

sur ses commissions, je veux bien vous dire pour votre direction seule que son entretien qu'il a eu avec moi, a principalement roulé sur le renouvellement de mon alliance avec la France,45-1 ce qui aussi à la fin ne souffrira pas de grandes difficultés.

Au reste, le duc de Nivernois m'a rendu les livres et le paquet dont vous l'aviez chargé pour moi, et dont j'ai bien voulu vous accuser la bonne réception.

Federic.

Nach dem Concept.



44-3 Vergl. Bd. XI, 302. 342.

44-4 Vergl. S. 26.

44-5 Vergl. Bd. XI, 311.

44-6 Vergl. S. 23.

44-7 Der Bericht vom 9. Januar enthält ausser den im Auszuge gegebenen Nachrichten, ebenso wie die vorangehenden Berichte vom 1. und 5. Januar, eingehende Mittheilungen über die Maassnahmen zur Ausführung des Belle-Isle'schen Operationsplanes. Vergl. S. 32.

45-1 Vergl. S. 21.