7217. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

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Maltzahn berichtet, Dresden 16. Januar, nach drei Berichten Flemming's an Brühl aus Hannover, deren letzter vom 10. September datirt: „Dans sa dernière lettre, le comte Flemming marque que le ministre d'Autriche à Hanovre, le comte Colloredo, ne s'était guère donné de peines pour colorer la conduite de sa cour vis-à-vis de la Grande-Bretagne; mais qu'il avait épuisé toute sa rhétorique à déclamer contre la conduite du roi d'Angleterre, qui augmentait lui-même la puissance de Votre Majesté, en faisant cause commune avec Elle en toutes les affaires de religion,52-1 et que Sa Majesté Britannique faisait mal de tarder de faire recevoir à Vienne l'investiture de ses États d'Allemagne52-2 Il ajoute à la fin—en réponse à la crainte que le comte de Brühl lui avait manifestée sur le danger qu'il y aurait que l'Angleterre poussât le ressentiment contre l'Autriche au point de prendre confiance en Votre Majesté—qu'il était persuadé qu'on était revenu du préjugé de trop de puissance de Votre Majesté, si on l'avait eu, et que le traité nouvellement conclu avec la Russie52-3 achèverait de détruire l'espérance de ceux qui auraient voulu faire quelque fond sur le roi de Prusse, comme ce traité ne manquerait pas de resserrer davantage l'union de Votre Majesté avec la France, ainsi que l'envoi du duc de Nivernois en fournissait la preuve.“

Berlin, 24 janvier 1756.

J'ai reçu vos rapports du 16 et du 19 fie ce mois et vous sais bien du gré de ce que vous m'avez appris au sujet des dernières dépêches que le comte de Flemming a faites encore avant son dernier départ d'Hanovre.52-4 Vous me ferez plaisir de continuer à vous bien orienter sur ce qu'on juge de moi et des conjectures présentes, afin de m'en faire des rapports exacts et fidèles là-dessus.

Vous songerez d'ailleurs de me procurer de bonnes connaissances sur tout ce qui regarde les négociations à la cour de Pétersbourg, dont vous ne saurez me faire jamais des rapports assez circonstanciés et trop amples, et à ce sujet je veux bien vous faire souvenir de la promesse que vous m'avez faite de me faire avoir encore les points sur lesquels on avait délibéré dans les deux grands conseils qu'on a tenus à Pétersbourg dans le mois d'octobre de l'année passée,52-5 avec le résultat qu'on y avait pris.

Maltzahn berichtet, Dresden. 19. Januar: „Le comte Broglie, ayant parlé hier à l'antichambre au comte de Sinzendorff,53-1 vint un moment à moi me demander si j'avais bien remarqué que le comte Flemming n'avait pas pu gagner sur lui de s'approcher du comte Sinzendorff, tant qu'il les avait vus ensemble. Je lui répondis qu'il connaissait, autant que moi, la férocité du comte Flemming et sa haine pour tout ce qui n'était pas anglais ou de ce système. Sur quoi, le comte Broglie m'interrompit en me disant qu'il était sûr qu'il avait agi ici contre lui, en dissuadant l'alliance avec la France et prêchant qu'il ne fallait prendre des subsides de personne, puisqu'on ne pouvait pas en obtenir de l'Angleterre. Le comte Broglie ajouta : »En quoi, le comte Flemming ne m'a pas desservi; car, dès que la Saxe n'a des subsides de personne, l'aime tout autant que nous gardions notre argent, que nous ne voulons dépenser que pour ôter un allié à l'Angleterre et pour complaire au Dauphin et à la Dauphine, qui auraient désiré extrêmement cette alliance,53-2 qui après tout, si je l'avais faite, n'aurait pas répandu plus de douceur dans mon commerce avec le comte Brühl.“

Par le discours que le comte de Broglie vous a tenu au sujet de sa négociation, et par les propos que le comte de Flemming a laissé échapper, je ne saurais autrement envisager la négociation pour faire un traite de subsides avec la Saxe, que rompue,53-3 et supposé que cette conjecture se vérifie et que les subsides de l'Angleterre cessent également,53-4 mandez-moi si la cour de Dresde s'apercevra de ce vide.

Federic.

Nach dem Concept.



52-1 Vergl. Bd. XI, 37. 79.

52-2 Vergl. Bd. VIII, 460. 461.

52-3 Vergl. Bd. XI, 387.

52-4 Vergl. S. 23.

52-5 Vergl. Bd. XI, 439. 440.

53-1 Graf Sinzendorff (vergl. Bd. XI, 339) hielt sich auf der Rückreise von Petersburg nach Wien einige Tage in Dresden auf.

53-2 Vergl. S. 23.

53-3 Vergl. S. 19.

53-4 Vergl. Bd. XI, 118. 454.