7358. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

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Podewils berichtet, Berlin 14. März: „Le duc de Nivernois m'a dit depuis son retour de Potsdam,198-3 dont il est revenu fort content, qu'il avait reçu par la poste d'aujourd'hui des lettres de Paris qui lui marquaient que son courrier, à qui Votre Majesté avait cru être arrivé un malheur à Frankfort-sur-le-Main, était arrivé sain et sauf à Paris et qu'il avait remis fidèlement au baron de Knyphausen les dépêches de Votre Majesté dont il avait été chargé.198-4 Mais il m'a dit en même temps&133; qu'on croit être à la veille de perdre M. de Séchelles par un accident qui est survenu à ce ministre, qui a perdu la mémoire, et qu'on croit être une espèce d'apoplexie intérieure; perte qu'il croit irréparable pour la France dans le moment présent, surtout puisque depuis Colbert on ne se souvient pas d'avoir eu pour les finances un ministre dont les talents et les lumières ont été si étendus.“

Potsdam, 16 mars 1756.

J'ai été sensible de l'attention que le duc de Nivernois m'a marquée, en vous avertissant de l'heureuse arrivée de son dernier courrier à Paris, qui en même temps a remis au baron de Knyphausen mes dépêches dont il a bien voulu le charger. J'en étais déjà informé,198-5 de même que du triste accident qui est survenu au sieur de Séchelles, dont je suis vraiment touché, pour les grandes qualités que je connaissais à ce ministre.198-6 Selon la dernière lettre que j'ai reçue du baron de Knyphausen,198-7 il me paraît que le ministère de France s'est radouci en quelque façon à mon égard, au sujet des propositions de l'Angleterre pour

 

un accommodement avec la France que je leur ai fait communiquer; ils en ont au moins reconnu ma droiture et ma sincérité et ont été contents du zèle avec lequel je me suis employé auprès de la cour de Londres, pour lui inspirer des sentiments pacifiques et la déterminer à se raccommoder avec la France, afin de prévenir les suites d'une funeste guerre. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



198-3 Der Herzog weilte vom 10. bis zum 13. März in Sanssouci.

198-4 Vergl. Nr. 7303 S. 146.

198-5 Vergl. Nr. 7355.

198-6 Vergl. Bd. X, 404. 428; XI, 36.

198-7 Vergl. Nr. 7355.