7468. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 30 avril 1756.

La lettre ci-close303-2 du landgrave de Hesse-Cassel, qu'il m'a envoyée par une estafette, vous informera de ce qu'il m'a marqué par rapport à ce que le général Pretlack lui a déclaré dans une audience qu'il a eue auprès du Landgrave touchant le Prince héréditaire son fils. Comme je lui ai déjà répondu par une autre estafette qu'avant que de pouvoir me déterminer à ce qu'il demande, pour prendre le Prince en mon service, je croyais nécessaire d'attendre l'arrivée du sieur Mitchell, à laquelle je m'attendais à tout moment, pour m'expliquer avec lui sur les intentions que le Roi son maître saurait avoir à cet égard, et qu'en attendant un certain capitaine de cavalerie, comte de Rall, adjudant du général Pretlack, vient d'arriver à Berlin,303-3 que je soupçonne fort d'être chargé par le dernier, peut-être même jusqu'à lui porter le brevet de général que la cour de Vienne lui offre, et peut-être encore l'ordre de la toison — j'ai cru être nécessaire de prendre quelque précaution à ce sujet. C'est pourquoi mon intention est que vous vous rendiez auprès<304> du Prince pour lui insinuer convenablement que, comme son père m'avait marqué par une estafette ce que le général Pretlack lui avait dit au sujet d'un engagement que lui, le Prince, dût avoir pris avec la cour de Vienne, j'espérais qu'il voudrait bien s'expliquer confidemment envers moi là-dessus, afin que je susse à quoi m'en tenir. Vous pouvez même montrer au Prince le passage en question de la lettre du Landgrave, en observant cependant de ne pas lui laisser voir ni le reste de la lettre, ni sa date, et pour le reste vous insinuerez bien poliment au Prince que j'espérais qu'il ne voudrait point se déterminer à quelque démarche, avant que d'avoir pris le concert avec son père.

Je laisse à vous de prendre telle tournure que vous trouverez la plus convenable, en parlant sur ceci au Prince, mon intention étant seulement qu'il ne se laisse pas éblouir par les offres que le général Pretlack lui fera faire sans doute par son adjudant, le capitaine Rail, et qu'apparemment le comte de Puebla appuiera, et que d'ailleurs le Prince ne se précipite pas pour donner prise sur lui à ceux qui le voudront duper, et pour ne pas faire quelque démarche qui sût déranger les bonnes intentions de son père et causer de nouvelles aigreurs. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



303-2 D. d. Cassel 24. April. Vergl. Nr. 7465.

303-3 Bericht des Generalmajors von Meyerinck, Berlin 29. April, über die in Berlin am 28. eingetroffenen Fremden. Vergl. S. 282.