7488. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Potsdam, 11 mai 1756.

J'ai reçu votre dépêche du 30 d'avril et vous sais gré de l'exactitude avec laquelle vous avez bien voulu m'informer des nouvelles qu'on a eues sur le succès des opérations du maréchal, duc de Richelieu.322-4

Je suis d'ailleurs très content des informations que vous m'avez données au sujet de la négociation du comte de Starhemberg avec le ministère de France.322-5 Comme tout ce qui s'y agit présentement, se réduit sur les trois points que vous accusez, j'avoue que je ne saurais pas bien comprendre ce que la France, ni encore la cour de Vienne<323> gagneront en tout ceci. C'est aussi pourquoi je vous ordonne que, quand la convention entre les deux cours sera signée et qu'elle éclatera ou que même le ministère vous en parlera, vous deviez simuler bien de l'indifférence là-dessus, en déclarant seulement que vous étiez bien aise de ce que, par la neutralité des Pays-Bas et par l'engagement stipulé que la Reine-Impératrice ne se mêlerait point des différends présents entre la France et l'Angleterre, la tranquillité de la plus grande partie de l'Europe serait conservée, parceque de la sorte la guerre ne resterait qu'entre les parties principales belligérantes. Aussi veux-je bien vous dire pour votre direction que, quand le marquis de Valory viendra me parler à ce sujet, je lui tiendrai les mêmes propos là-dessus.

En attendant, vous devez continuer de veiller avec l'attention la plus exacte et la plus scrupuleuse sur les autres points de la négociation entamée entre les deux cours et sur celle dont l'abbé de Bernis sera chargé en Espagne,323-1 sur quoi je vous recommande cependant de bien observer de tenir une très bonne contenance et de ne pas faire paraître le moindre empressement, ni inquiétudes, quand même les ministres de France vous en parleront.

Federic.

Nach dem Concept.



322-4 In der Vorlage verschrieben: Noailles. Zur Sache vergl. S. 320.

322-5 Ueber die bezüglichen Angaben Knyphausen's vergl. Nr. 7486. 7487.

323-1 Vergl. S. 310.