7562. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Maltzahn meldet mittelst Postscriptes zum Bericht, Dresden 4. Juni, nach einem Berichte Flemming's an Brühl, Wien 9. Mai, über die von dem Grafen Kaunitz dem englischen Gesandten in Betreff der österreichisch-französischen Verhandlungen ertheilte Antwort:402-2 „Le comte Kaunitz, en délivrant la susdite réponse, avait déclaré au ministre anglais qu'il ne lui était pas permis de descendre dans aucune explication, ni détail; explication qui aurait laissé ce dernier dans une nuit également ténébreuse, si dans l'audience qu'il avait ensuite demandée à l'Impératrice-Reine, selon les ordres de sa cour, sur l'objet de sa commission, cette Princesse n'avait pas daigné répandre elle-même quelque lumière là-dessus. Dans cette audience, le sieur Keith a pris à tâche de rassurer l'Impératrice sur le traité fait avec Votre Majesté. Le comte Flemming ne dit pas ensuite comment il lui a représenté tous les services que depuis près d'un siècle l'Angleterre avait rendus à sa maison. Que les intentions de l'Angleterre étaient toujours également droites et sincères, et que lui, Keith, connaissant les principes de Sa Majesté Impériale, ne croyait pas qu'elle pût jamais vouloir se jeter entre les bras de la France, son ennemie, ni rien arrêter qui pût lui lier les mains, en l'empêchant d'être utile à la cause commune et à ses alliés anciens et naturels; que moins encore il pouvait s'imaginer qu'elle voulût refroidir la Russie à l'égard de son maître, après tous les soins et les sommes considérables employés par la Grande-Bretagne pour attacher la Russie au bon système. L'Impératrice-Reine, en distinguant chaque point, a répondu qu'elle ne cesserait jamais d'être reconnaissante et de faire des vœux pour la prospérité du Roi et de la nation britannique, mais qu'elle se croyait négligée, n'ayant depuis un an obtenu de l'Angleterre aucune réponse à ses propositions tendantes à établir un concert commun; qu'elle ne se jetterait jamais entre les bras de la France; qu'on n'avait rien fait, ni signé jusqu'ici, mais qu'elle n'était peut-être pas éloignée de prendre des mesures avec cette couronne pour sa sûreté; qu'elle n'avait, au reste, eu aucune pensée de refroidir et d'éloigner la Russie de l'Angleterre, qu'elle avait plutôt tout nouvellement donné une preuve du contraire, en soutenant le grand-chancelier Bestushew, dont le crédit avait été fort ébranlé par le traité que l'Angleterre avait fait avec la Prusse.“

Maltzahn berichtet weiter, nach einem Berichte Flemming's an Brühl, Wien 22. Mai: „Il paraît au comte Flemming que la réponse [de la cour de Vienne aux insinuations de M. de Keith] n'est que pour donner un air de justification sur le parti<403> qu'on voudra prendre, et que le tout, bien combiné ensemble, autorise assez à soupçonner quelque démarche de la cour de Vienne de concert avec la France … Le comte Flemming continue toujours à crier contre le comte Kaunitz, les vues duquel lui paraissent absolument fausses; qu'il ne pouvait se flatter de réussir à brouiller la France avec la Prusse, puisqu'il était évident que celle-ci n'avait jamais mieux servi la France que par son dernier traité avec l'Angleterre, en jetant, comme elle avait fait, la pomme de discorde parmi les anciens alliés de cette dernière. Qu'on ne comprenait pas non plus pourquoi ce ministre voulait donner des entraves à sa cour par une convention, puisqu'il détériorait ouvertement ses conditions, en la mettant par là hors d'état de profiter des circonstances favorables qui pourraient arriver … Si cette cour-ci venait à se lier les mains en faveur de la France, le comte Kaunitz devait prévoir qu'il n'y aurait ensuite plus de retour avec l'Angleterre et que sa souveraine se trouverait absolument sans alliés, excepté la Russie qui, ainsi qu'il était notoire, ne saurait agir, sans tirer des subsides, que la cour de Vienne n'était certainement pas en état de lui fournir, et qui pourrait encore lui manquer aussi, vu les grands avantages qu'elle tire du commerce et des subsides de l'Angleterre.“

Potsdam, 12 juin 1756.

J'ai reçu votre rapport du 4 de ce mois, et j'ai trouvé intéressantes les nouvelles que vous m'y marquez, principalement celles que renferme le post-scriptum dudit rapport, dont par cette raison-là je vous sais gré, vous recommandant de faire toujours de votre mieux pour me procurer de pareilles nouvelles et surtout de celles qui concernent la cour de Pétersbourg, voulant bien que vous sachiez pour votre unique direction qu'il est arrivé depuis peu un courrier au ministre de Russie à la Haye, le comte Golowkin,403-1 par lequel sa cour lui a envoyé un ordre, qui cependant n'a été signé que du comte Woronzow seul, de vivre dorénavant en meilleure intelligence avec les ministres de France que par le passé, lui faisant parvenir en même temps un paquet cacheté de lettres, adressé au sieur Rouillé, pour avoir soin qu'il fût remis à ce ministre de France, et comme, outre cela, il m'est revenu par bon avis403-2 qu'il se trouvait à Pétersbourg un émissaire français, nommé Douglas, qui y chipotait avec le comte Woronzow et le grand-maréchal comte Bestushew, sans doute à l'insu de son frère, le Grand-Chancelier, pour faire entrer en liaisons la Russie avec la France, étant à croire par cette dernière circonstance qu'il pourrait être en même temps question de culbuter ledit Grand-Chancelier, vous ferez bien de n'épargner ni soins ni peines, pour vous procurer des notions sûres et exactes relativement à tout ce chipotage, afin de pouvoir m'instruire de celles que vous aurez à cet égard.

Federic.

Nach dem Concept.



402-2 Vergl. S. 362.

403-1 Vergl. S. 394. 395.

403-2 Vergl. S. 381. 401.